LE WEB MAGAZINE DES GRANDES PERSONNES
x métier
sommaire
2. prêter serment
3. l'art oratoire
4. le langage corporel
5. la robe
Illustrations :
Andy Grandillon
La profession d'avocat·e joue un rôle essentiel tant dans le système judiciaire que dans la protection des citoyens.
parcours
Outre d’excellentes connaissances du droit et de ses évolutions, ainsi qu'une capacité à analyser et à synthétiser des informations juridiques complexes, la profession d’avocat·e nécessite des qualités humaines telles que la déontologie, le sens de l’écoute et un bon relationnel.
Savoir s’exprimer en public est fondamental. Il est attendu d’un·e avocat·e qu’il/elle sache se montrer convaincant·e. L’organisation, la rigueur et la capacité à conserver une certaine distance (afin de ne pas être trop investi·e émotionnellement dans un dossier ou une affaire) constituent des atouts à ne pas négliger pour accomplir avec plus de sérénité différentes missions.
Pour devenir avocat·e en France, il faut suivre un parcours académique et professionnel rigoureux. D'abord obtenir un diplôme de Master en Droit (Bac+4), puis réussir l'examen d'entrée à l'école d'avocats, appelé le "CRFPA" (Centre régional de formation professionnelle des avocats). Après cela, les étudiant·e·s doivent effectuer un stage professionnel de 2 ans au sein d'un cabinet d'avocat·e·s.
inscription au barreau
Une fois le stage terminé, les avocat·e·s en devenir doivent passer l'examen du barreau pour être inscrit·e·s à un barreau spécifique. Chaque barreau représente une juridiction locale et est régi par un conseil de l'ordre des avocat·e·s.
déontologie et responsabilités
Les avocat·e·s sont tenu·e·s de respecter un code de déontologie strict qui définit leurs obligations professionnelles, notamment la confidentialité, l'indépendance, l'intégrité et la loyauté envers leurs client·e·s. Ils/elles doivent également respecter les règles de procédure et les normes éthiques.
accès à la justice
Les avocat·e·s jouent un rôle essentiel dans l'accès à la justice en représentant les personnes qui ne peuvent pas se permettre les frais juridiques ou qui ont besoin d'assistance pour comprendre le système judiciaire.
organisations professionnelles
Les avocat·e·s en France sont regroupé·e·s au sein du Conseil National des Barreaux (CNB), qui est l'organe représentatif de la profession.
ll existe également des ordres des avocat·e·s au niveau local, qui sont responsables de la réglementation et de la discipline des avocat·e·s inscrit·e·s à leur barreau.
les spécialisations
Les avocat·e·s peuvent travailler dans différents domaines tels que :
1 • le droit des affaires,
2 • le droit de la famille,
3 • le droit pénal,
4 • le droit de la propriété intellectuelle,
5 • le droit fiscal, etc.
Les spécificités du métier dépendent de chaque domaine et de la nature des cas traités. Les avocat·e·s peuvent travailler en indépendant ou au sein d'un cabinet d'avocat·e·s, et leurs horaires peuvent être très variables en fonction de leur charge de travail.
1 • le métier d'avocat·e
spécialisé·e en droit des affaires
Cette spécialisation consiste à conseiller et représenter des entreprises dans les aspects juridiques liés à leurs activités commerciales. Cela peut inclure la rédaction et la négociation de contrats, la gestion des litiges commerciaux, la protection de la propriété intellectuelle, la conformité réglementaire, la gestion des risques, la restructuration d'entreprise, les fusions et acquisitions, et la résolution des conflits.
Les avocat·e·s spécialisé·e·s en droit des affaires travaillent généralement pour des cabinets d'avocats ou dans des départements juridiques d'entreprises. Ils/elles doivent avoir une connaissance approfondie des lois et des règlements qui régissent les entreprises, ainsi que des compétences en communication, en négociation et en gestion de conflits.
Outre fournir des conseils juridiques, les avocat·e·s spécialisé·e·s en droit des affaires peuvent aussi agir en tant que représentants légaux pour leurs clients, les aidant à résoudre des litiges commerciaux et à naviguer dans des transactions complexes. Ils/elles travaillent alors en étroite collaboration avec des comptables et des conseiller·ière·s en gestion, pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs commerciaux.
2 • le métier d'avocat·e
spécialisé·e en droit des familles
Le métier d'avocat·e spécialisé·e dans le droit de la famille consiste à fournir des conseils juridiques et une représentation aux client·e·s dans des affaires liées au droit de la famille. Cela peut inclure des divorces, des séparations, des pensions alimentaires, des garde d'enfants, des adoptions, des tutelles et des successions.
Il faut avoir une connaissance approfondie de la législation en vigueur dans leur pays ou leur état concernant ces questions familiales. Ils/elles travaillent souvent en étroite collaboration avec des médiateur·trice·s, des conseiller·ière·s et des travailleur·euse·s sociaux pour aider les familles à trouver des solutions amiables à leurs conflits.
Les avocat·e·s de cette branche peuvent également être appelé·e·s à représenter leurs clients devant les tribunaux pour des questions litigieuses, telles que des litiges de garde d'enfants ou de pension alimentaire. Ils/elles doivent être en mesure de plaider efficacement devant les tribunaux et de faire valoir les intérêts de leurs client·e·s.
En plus de fournir des conseils juridiques et une représentation, les avocat·e·s spécialisé·e·s dans le droit de la famille peuvent également aider leurs client·e·s à préparer des documents juridiques tels que des accords de garde d'enfants, des accords de soutien familial et des testaments.
3 • le métier d'avocat··e
dans le droit fiscal
Les avocat·e·s spécialisé·e·s dans le droit fiscal fournissent des conseils fiscaux à leurs client·e·s pour les aider à comprendre les lois fiscales complexes et les implications fiscales de leurs transactions commerciales et financières.
Ils/elles peuvent également :
• aider à élaborer des stratégies pour minimiser les impôts tout en restant en conformité avec les lois fiscales.
• aider les client·e·s à structurer des transactions commerciales et financières complexes de manière à minimiser les impôts et à optimiser la situation fiscale globale de l'entreprise.
• offrir des services de formation et d'éducation fiscale aux client·e·s pour les aider à mieux comprendre les lois fiscales et à prendre des décisions éclairées en matière fiscale.
4 • le métier d'avocat·e spécialisé·e
dans le droit de pénal
Le métier d'avocat·e spécialisé·e dans le droit pénal consiste à représenter et à défendre les intérêts de client·e·s accusé·e·s d'infractions pénales. Les avocat·e·s pénalistes sont des expert·e·s dans la compréhension des lois pénales, des procédures judiciaires et des règles de preuve. Ils/elles travaillent souvent sur des cas impliquant des crimes graves, tels que le meurtre, le viol, la fraude ou le trafic de drogue.
Les principales responsabilités d'un·e avocat·e pénaliste sont de :
• représenter les client·e·s devant les tribunaux, les défendre et plaider leur cause;
• évaluer les preuves recueillies par les autorités et les enquêteurs·rices;
• conseiller les client·e·s sur leurs droits et leurs options juridiques;
• négocier des accords avec les procureur·e·s pour réduire les peines ou éviter un procès;
• préparer et argumenter devant les tribunaux;
Les avocat·e·s spécialisé·e·s en droit pénal doivent également être en mesure de travailler sous pression, de communiquer efficacement avec leurs client·e·s et les tribunaux, et de posséder une grande éthique professionnelle. Ils/elles doivent également se tenir informé·e·s des changements dans les lois pénales et les procédures judiciaires.
5 • le métier d'avocat·e spécialisé·e
dans le droit de la propriété intellectuelle
Le métier d'avocat·e spécialisé·e dans le droit de la propriété intellectuelle consiste à conseiller et à représenter des client·e·s dans des affaires impliquant des questions de propriété intellectuelle. La propriété intellectuelle fait référence aux droits sur des créations de l'esprit, tels que les marques de commerce, les brevets, les droits d'auteur·e·s et les dessins et modèles industriels.
Les tâches principales d'un·e avocat·e spécialisé·e dans le droit de la propriété intellectuelle peuvent inclure :
• conseiller les client·e·s sur les questions de propriété intellectuelle et les aider à protéger leurs droits de propriété intellectuelle.
• déposer des demandes d'enregistrement de marques de commerce, de brevets ou de droits d'auteur, et gérer les procédures d'octroi de ces droits.
• représenter les client·e·s dans des litiges de propriété intellectuelle, y compris la négociation de règlements et la représentation devant les tribunaux.
• rechercher les antécédents et les précédents pour établir la validité et la défendabilité des droits de propriété intellectuelle.
• rédiger des contrats de licence de propriété intellectuelle, des contrats de confidentialité et d'autres accords liés à la propriété intellectuelle.
En somme, l'avocat·e spécialisé·e dans le droit de la propriété intellectuelle joue un rôle crucial dans la protection et la défense des droits de propriété intellectuelle de ses client·e·s.
En France, par un décret du 27.11.1991, adopté par le Conseil National des Barreaux, tous·te·s les avocat·e·s prêtent serment avant de pouvoir commencer à exercer.
« Je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
Ce serment a été introduit pour souligner les valeurs et les principes fondamentaux auxquels les avocat·e·s doivent adhérer dans l'exercice de leur profession. Il symbolise leur engagement envers la justice, l'éthique et le respect des droits de leurs client·e·s. Il est considéré comme un pilier de la profession d'avocat·e en France.
dignité
Les avocat·e·s sont tenu·e·s de maintenir un comportement digne et respectueux envers leurs client·e·s, leurs confrères, les tribunaux et l'ensemble du système judiciaire.
conscience
Les avocat·e·s doivent agir en accord avec leur conscience professionnelle et personnelle, en prenant en compte les intérêts de leurs client·e·s et les principes éthiques de la profession.
indépendance
Les avocat·e·s doivent excercer leur profession de manière indépendante, sans subir d'influences externes qui pourraitent compromettre leur objectivité et leur intégrité.
probité
Les avocat·e·s doivent faire preuve de probité, c'est-à-dire d'une intégrité morale et d'une honnêté absolues dans leur conduite professionnelle. Ils/elles doivent respecter les règles déontologiques et éthiques de la professions.
humanité
Les avocat·e·s doivent exercer leurs fonctions avec humanité, en tenant compte des besoins et des droits fondamentaux de leurs client·e·s.
Ils/elles sont encouragé·e·s à adopter une approche bienveillante et compréhensive dans leur relation avec leurs client·e·s.
L'art oratoire joue un rôle crucial dans la profession d'avocat·e. Une bonne maîtrise de celui-ci peut faire la différence entre le succès et l'échec dans la pratique du droit.
5 cas concrets
pour lesquels maîtriser
l'art oratoire est primordial
(liste non exhaustive)
+
nos astuces
pour développer vos compétences en matière d'éloquence
cas concrets
Pour Aristote et Cicéron, qui ont développé sur les règles de la rhétorique, un grand discours doit obéir à ces trois objectifs : plaire, instruire et émouvoir.
Une bonne plaidoirie se structure ainsi :
1. On commence par "l'exorde",
pour attirer l'attention de l'auditoire
et présenter l'objet du discours,
2. S'en suit "la narration",
pour exposer les faits
3. "La confirmation", est l'étape qui consiste à développer ses arguments
4. Enfin, la "péroraison" correspond à conclusion du discours ; il s'agit d'une synthèse de l'argumentation (elle fait généralement appel aux sentiments de l'auditoire).
En résumé : La première partie et la dernière jouent sur l'émotion. La deuxième et la troisième ont pour but de convaincre.
raison n°l
Pour défendre les intérêts de leurs client·e·s devant les tribunaux, l'art oratoire permet aux avocat·e·s de présenter leurs arguments de manière convaincante, de persuader les juges et les jurés, et de fournir des explications claires et cohérentes pour soutenir leur position. Une bonne maîtrise de l'art oratoire peut avoir un impact significatif sur le résultat d'une affaire.
raison n°ll
L'art oratoire permet de transmettre des informations juridiques complexes de manière compréhensible. En utilisant des techniques d'expression verbale, tels que la modulation de la voix, la gestuelle et l'expression faciale, les avocat·e·s peuvent établir une relation de confiance avec leurs client·e·s et les aider à comprendre les différentes étapes du processus juridique.
raison n°lll
Dans de nombreux cas, les avocat·e·s sont aussi impliqué·e·s dans des négociations en dehors des tribunaux pour parvenir à des règlements à l'amiable. L'art oratoire leur permet d'argumenter de manière persuasive, de négocier efficacement et de convaincre les parties opposées d'accepter des compromis favorables à leurs client·e·s.
raison n°lV
En dehors des plaidoiries, les avocat·e·s doivent également faire des présentations devant les tribunaux et les jurys. Que ce soit pour présenter des preuves, exposer une stratégie juridique ou résumer l'affaire, l'art oratoire est essentiel pour captiver l'auditoire, transmettre des informations de manière efficace et persuader les personnes impliquées.
raison n°V
Une bonne maîtrise de l'art oratoire permet aux avocat·e·s de renforcer leur crédibilité et leur réputation professionnelle. En étant capables de s'exprimer de manière claire, concise et convaincante, ils/elles peuvent gagner la confiance des juges, des jurys, des clients et de leurs pairs.
astuces
astuce n°l
La base : Étudier et maîtriser votre domaine, connaître son sujet à fond.
La préparation est essentielle pour être à l'aise lors d'un discours ou d'une présentation.
Vous devez passer du temps à étudier les lois, les précédents juridiques et organisez votre discours de manière logique.
Plus vous serez préparé·e et plus vous serez confiant·e.
astuce n°ll
Connaître l'état d'esprit et la psychologie de votre client·e et de l'auditoire
Savoir à qui l'on s'adresse est l'une des clefs de l'art oratoire : il faut savoir comprendre ses interlocuteur·trice·s pour ne pas les heurter et ainsi répondre à leurs attentes, besoins et intérêts. Adapter votre discours en fonction de l'auditoire aide à établir une connexion et à susciter son intérêt.
astuce n°lll
Améliorer votre expression orale :
• lisez des livres, des articles et des essais pour élargir votre vocabulaire et améliorer votre syntaxe.Plus vous aurez de mots à votre disposition, plus vous pourrez vous exprimer efficacement. à corriger ses tics de langage ;
• travailler votre diction, votre articulation et votre prononciation. Pour cela, pratiquez régulièrement en vous enregistrant ou en vous entraînant devant un miroir. Vous pouvez également suivre des cours de théâtre ou de prise de parole en public pour améliorer vos compétences oratoires ;
• utiliser des techniques rhétoriques telles que la répétition, l'anaphore (la répétition d'un mot ou d'une phrase au début de plusieurs clauses), l'antithèse (l'opposition de mots ou d'idées) et l'utilisation de métaphores. Ces techniques peuvent renforcer votre message et rendre votre plaidoyer plus percutant ;
• étudier les discours des grands orateurs pour apprendre à placer et moduler votre voix, trouver votre rythme et votre propre ton. Prenez note de leur style, de leur rythme, de leur ton, de leurs gestes et de leur langage corporel. Essayez de comprendre comment ils captivent leur public. Noter que les silences sont très bons pour capter l'attention et impressionner l'audience.
astuce n°lV
Apprendre à se relaxer !
Cela passe par apprendre à respirer, à s'hydrater avant de prendre la parole, mais aussi s'échauffer les cordes vocales, savoir se descriper la mâchoire que le stresse figera. Si vous vous trompez ou perdez le fil de vos idées, prenez une pause, respirez profondément et reprenez votre discours. L'important est de rester calme et de continuer.
Être avocat·e, c'est devoir s'exprimer en public quand tous les regards sont tournés vers soi.
L'éloquence ne se limite pas aux mots !
Votre langage corporel, vos gestes, votre posture et votre contact visuel sont tout aussi importants.
l'importance
de maintenir une posture confiante
Une bonne posture assure une présence professionnelle, sans artifice.
Par ailleurs, se tenir droit·e ouvre les poumons et la voix sort mieux :
• assumez votre taille, tenez-vous droit·e et soyez fière, le cou un peu dressé sans tirer les traits, les épaules en arrière et, surtout, maintenez un contact visuel avec votre auditoire.
• veillez à votre attitude avant-pendant-et après l'audience. N'oubliez jamais que vos actions et réactions sont analysées par la partie adverse.
l'importance de
maîtriser votre gestuelle
Les mains dans le dos, c'est déjà vous excuser, renoncer à vos propres arguments, anoncer que vous capituler ; le doigt pointé peut certes accompagner votre propos et sa nuance, mais cela peut être perçu comme de l'agressivité ; ...
• en tant que grand·e, éviter également de vos balancer ou de vous mettre trop souvent en appui sur une jambe ou vous tenir jambes écartées pour être à hauteur de votre interlocuteur, ces positions pourraient être interprétées pour de la non chalence de votre part.
• encore, en tant que grand·e, lorsque vous interagissez avec des personnes plus petites, essayez plutôt de vous pencher légèrement vers elles pour maintenir un contact visuel approprié, établir une connexion personnelle.
• sans culpabiliser, soyez juste onscient·e de l'impact physique de votre grande taille. D'une manière générale, vos gestes doivent être naturels, vos mouvements non excessifs afin d'éviter de renverser ou de bousculer des objets ou des personnes et ainsi distraire l'auditoire.
astuces
pour être à l'aise et faire abstraction
de votre taille tant pour vous que pour
vos interlocuteur·trice·s
• utilisez des supports visuels ! Lors de présentations ou de plaidoiries, utilisez des tableaux, des diapositives ou d'autres supports visuels pour mettre en évidence vos arguments. Votre audience se concentrera ainsi plus sur le contenu de votre discours plutôt que sur votre taille.
• adaptez votre espace de travail !
La profession impose de ne pas compter ses heures. Aussi investir dans du mobilier adapté à votre taille afin de maintenir une position ergonomique confortable pendant de longues périodes est in-dis-pen-sables.
La fameuse 'robe' que vous devrez porter, entre autres, lors d'audience devant les tribunaux ...
notes sur cette robe
Les magistrat·e·s, comme les avocat·e·s et d'autres professionnel·le·s du droit portent traditionnellement une robe longue et ample lors des audiences et cérémonies juridiques, symbole de dignité, de neutralité et de respect pour la justice.
La robe a été adoptée au Moyen Âge pour distinguer les avocat·e·s des autres personnes présentes dans la salle d'audience et pour donner à la profession une apparence formelle et solennelle. La porter permettait également de couvrir les vêtements de ville, souvent luxueux, afin d'éviter d'afficher des signes extérieurs de richesse qui pourraient influencer le jugement des jurés.
Aujourd'hui, bien que la robe ne soit pas toujours obligatoire dans tous les types de procédures judiciaires, elle est toujours utilisée dans de nombreuses instances, comme les cours d'appel et les tribunaux de grande instance. Cela permet de maintenir les traditions et le caractère solennel des audiences, tout en rappelant l'importance de la profession d'avocat dans le système juridique français.
Aux termes de l’article 3 de la loi du 31 décembre 1971, les avocats revêtent, dans l’exercice de leurs fonctions judiciaires, le costume de leur profession. À ce titre, il est interdit de rentrer chez soi en portant sa robe ou de recevoir un·e client·e en la portant. Elle peut néamoins être portée pour une prestation de serment, l’enterrement d’un confrère ou dans l’enceinte d’un tribunal.
la robe d'un point de vue
vestimentaire
Par principe, les robes doivent être longues et amples, atteidre les chevilles. Les manches sont également longues et les cols carrés ou en pointe. Elle est généralement fermée à l'avant par des boutons ou des agrafes, portée avec une épitoge, une écharpe de soie blanche ou colorée, qui symbolise le grade ou le barreau d'appartenance de l'avocat.
Traditionnellement, les robes d'avocats pour les hommes sont de couleur noire et les femmes peuvent porter des robes de couleur sombre. Cependant, de plus en plus de femmes avocates optent pour des robes noires avec des coupes plus ajustées et des détails différents pour s'adapter à la morphologie féminine.
Question de style
• évitez les robes cintrées à la taille ou avec des détails volumineux autour du ventre, car cela peut accentuer la taille.
• les robes aux coupes "empire", "trapèze" ou à la "ligne A" allongent la silhouette.
• les encolures en V ou dégagées peuvent allonger visuellement le cou et créer une silhouette plus équilibrée.
• les manches trois-quarts ou longues peuvent également être plus flatteuses pour les personnes de grande taille en créant une apparence plus équilibrée.
Question de matière
• les robes sont généralement fabriquées en laine noire ou d'une couleur sombre. Elles sont souvent doublées de soie.
Question de sur-mesure
La robe se doit de représenter la neutralité et l'impartialité de l'avocat·e lorsqu'il/elle plaide devant un tribunal.
Considérée comme un vêtement officiel, elle est en général faite sur-mesure pour répondre à l'exigence d'uniformité parmi les avocat·e·s.
• privilégiez des robes fabriquées dans des tissus extensibles et confortables, comme le jersey, le spandex ou le coton mélangé qui offrent une certaine élasticité permettant à la robe de s'adapter à votre corps de manière flatteuse.
Question de prix
Pour une robe sur-mesure, les prix débutent à partir de 500€ et peuvent monter à quelques milliers.
On trouve également des robes d'occasion sur Internet à partir de 250€, mais dans ce cas il est extrêment rare d'en trouver pour les grandes tailles.
# métier # avocat
pierre-wandrille
1m91, futur avocat, spécialisé en Droit
de la concurrence et de la distribution"
Pierre-Wandrille a 25 ans et est, au moment où nous recueillons son témoignage, étudiant en Droit de la concurrence et de la grande distribution sur Paris.
« J'ai découvert ma vocation pendant mon stage Erasmus.
» |
Son cursus : un Bac scientifique (les études de droit ne nécessitent pas d'avoir un bac littéraire, avoir une bonne logique est tout aussi importante que savoir bien écrire), une Licence de droit général, un Master 1 en droit international, un Master 2 en droit international privé et droit du commerce international et un LLM (Master complémentaire) en European Law and Market Integration.
Il nous confie, qu'au début de ses études, il ne savait pas réellement vers quelle profession s'orienter. Il a fait des stages chez un notaire, en entreprise et en cabinet d'avocats. Et c'est en Erasmus, en Belgique, en stage dans un cabinet spécialisé en droit de la concurrence, que sa vocation professionnelle est devenue une évidence.
«
Ma première expérience
en stage dans un cabinet spécialisé en droit de la concurrence s'est bien passée. Ca m'a convaincu que c'était ce
que je voulais faire.
»
Pierre-Wandrille a décidé de se spécialiser dans deux domaines du droit des affaires qui sont complémentaires :
• le Droit de la concurrence français et européen > cela consiste à appréhender tous les contentieux et tous les rapports (contrat, acquisition, rupture des relations commerciales, etc.) entre les différentes entreprises afin que le marché sur lequel les entreprises se trouvent soit le plus équitable et juste possible.
• le Droit international privé > c'est un domaine qui relève de la procédure lorsque l'on est dans un conflit international. Ce droit permet de déterminer la nationalité de la juridiction compétente et la nationalité de la loi qu'il devra appliquer (il est possible que dans un litige entre un français et un allemand, le juge compétent soit français mais qu'il doive appliquer le droit allemand).
Au moment où 1MÊTRE90 réalise ce sujet, Pierre-Wandrille prépare l'examen d'entrée à l'école de formation des avocats CRFPA (ou plus communément appelé le Barreau) avec pour objectif d'obtenir son CAPA (Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat). C'est ce diplôme qui lui permettra de prêter serment et de devenir avocat.
1MÊTRE90 : "Pierre-Wandrille, quand on pense au métier d'avocat, on pense d'emblée à la force de persuasion et l'éloquence nécessaires. Dans votre formation, comment avez-vous été sensibilisé à l'art oratoire ? "
Pierre-Wandrille : "Honnêtement, on ne nous prépare que tardivement à l'art oratoire. Ce n'est qu'à l'école de formation des avocats que l'on a des cours de plaidoirie et de prise de parole.
Pour nous préparer, les cours sont à la fois théorique et pratique. On nous apprend à capter une audience grâce à la voix et à une posture, à maîtriser notre voix, notre débit de parole, etc. et ensuite on met tout ça en pratique dans des exercices de plaidoiries.
Ce ne sont pas des sujets abordés en Licence ou Master, sauf au travers des exposés, car la majorité des étudiants en droit feront un métier qui ne nécessitera pas de prendre la parole. La majorité des étudiants vont devenir juriste en entreprise, RH, travailler dans des ministères ou des associations.
La proportion d'avocats, de juges, d'huissiers, de notaires est relativement faible par rapport au nombre de personnes ayant fait du droit."
1MÊTRE90 : "Vous dites « On nous apprend à capter une audience grâce à la voix et à une posture, à maîtriser notre voix, notre débit de parole », mais lorsque l'on mesure plus d'1m90, on capte déjà, à notre insu, le regard de l'auditoire ! Comment préparez-vous vos prises de parole ?"
Pierre-Wandrille : "La préparation n’est pas tellement différente d’une personne de plus petite taille. Je prépare mes notes, je les mémorise et au moment de parler ou de plaider, je le fais comme tout le monde.
La véritable différence se situe au niveau de la posture. Ne pouvant pas tenir dans ma main les notes et étant debout, il faut que les notes soient claires et écrites en suffisamment gros pour être lisible en un coup d’œil même si elles sont sur la table.
Et puis comme vous le dites, la taille fait que l’on capte d’office l’attention, par contre la taille peut être un désavantage si on ne maîtrise pas notre gestuelle ! Par exemple un léger mouvement de bras sera bien plus visible que pour une personne de petite taille. Une technique que j’applique est de poser mes mains sur la table ou un support et de ne pas trop bouger. C’est scolaire, mais au moins les gens sont obligés de regarder mon visage et ils ne sont pas gênés par mes mouvements."
1MÊTRE90 : "Tous les avocats, quelque soit leur spécialité, portent au moins une fois dans leur carrière, la robe, notamment au moment de leur prestation de serment.
Pour le moment, vous n'en avez pas encore portée une car vous êtes encore qu'élève-avocat. Pensez-vous que votre taille jouera sur cet acte d'achat ?"
Pierre-Wandrille : "La taille jouera forcément, il faut se sentir à l’aise dans la robe et la mienne aura forcément des dimensions plus imposantes. Je ne crois pas que la taille soit un facteur faisant augmenter le prix de la robe puisque toutes les robes d’avocat sont faites sur-mesure, et ce indépendamment de la taille de l’avocat. La mienne sera juste bien plus grande que les autres."
1MÊTRE90 : "Vous avez étudié en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Les universités, comme les tribunaux sont des lieux chargés d'Histoire et dans leur "jus" au niveau des infrastrutures. Que pouvez-vous nous en dire ?"
Pierre-Wandrille : "Contrairement à ce que l’on pense, les tribunaux sont des lieux assez imposants et de très grandes tailles.
Parfois la salle d’audience peut être tellement grande qu’il y a une véritable distance entre les juges et les avocats (plusieurs mètres). Dans ce cas-là, la taille aide à la fois à être perçu. Mais ce qui importe le plus, c’est la voix, il faut qu’elle porte. Il est vrai que les personnes de grande taille ont une voix qui porte plus que les autres.
A côté de l’aspect imposant, les tribunaux, comme les universités ou les entreprises ne sont pas adaptés aux personnes de grande taille. Bon nombre de fois, mes jambes ne passent pas sous un bureau, ou alors je dois m’assoir dans une position relativement inconfortable.
Au bureau pour m’adapter, j’ai pris un écran d’ordinateur fixe que j’ai réhaussé afin de ne pas avoir à baisser la tête. Et pour chez moi, j’ai un réhausse ordinateur portable pour la même raison. C’est hyper pratique et c’est un vrai gain de confort."
1MÊTRE90 : "Que diriez-vous à un·e ado, d'une tête de plus, pour l'encourager à s'intéresser à cette profession ?"
Pierre-Wandrille : "Pour être avocat, il faut aimer le contact humain car on est comme toutes les professions libérales, une profession qui répond aux besoins des clients. Il faut également aimer se poser des questions, ou du moins aimer trouver des réponses. Tous les clients ont des affaires qui nécessitent de se poser des questions et même si le droit applicable est identique entre deux affaires, les faits peuvent engendrer des questions auxquelles il va falloir tenter de répondre."
1MÊTRE90 : "Merci Pierre-Wandrille pour cet entretien. Notre dernière question est quel serait votre mot de la fin : « lâchez votre écran, sortez du virtuel et ... »? "
Pierre-Wandrille : "... et allez voir du monde dehors ! Se sociabiliser et faire des choses avec des gens autours sont les meilleurs moyens de s’affranchir du regard des autres."
Toutes les illustrations de cet article ont été réalisées par l'artiste Andy Grandillon, dont vous pouvez découvrir le travail sur son compte Instagram :
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