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© Crédit Photo : FFSquash

Mattéo Carrouget,
1m93, jeune squasheur français

Mattéo Carrouget,
1m93, jeune squasheur français

Mattéo évolue depuis 2021 au sein du Club Excellence des Volcans à Clermont-Ferrand.

Pour 1MÊTRE90, il a accepté de témoigner sur son parcours et son quotidien de jeune athlète.

Confidences également sur son enfance d'une tête de plus et sur ce qui le rend fier à ce jour.

© Crédit Photo : FFSquash

présentation

 

 Prénom  Mattéo
 Nom  Carrouget
 Taille  1m93
 Né le  27.10.2004
 Lieu  Kourou
 Nationalité

 Drapeau de la France Français

 
 Discipline  Squash
 Main  Droite
 
palmarès

 

PSA WORLD RANKING : 202 -ème

MEILLEUR CLASSEMENT : 201 -ème
CLASSEMENT FRANCAIS: 19 -ème
NOMBRE DE SELECTION EN EQUIPE DE FRANCE JUNIOR : 15

• Champion de France Universitaire individuel et par équipe 2023.
• Plusieurs podium en équipe de France junior.
• Plusieurs podiums sur le circuit européen U19 et national sénior.
• 13-ème au Championnat de France élite sénior (TOP 16 français).
• 2 finales sur le circuit PSA challenger tour.
• 2 finales sur le circuit PSA satellite avec un titre.
• 2 fois Vice-champion de France par équipe U13.
• 3-ème en U15 au Championnat de France.

«

témoignage

 ENFANCE 
Mattéo Carrouget

« Je suis né et ai grandi en Guyane jusqu'à mes 14 ans, année où j'ai intégré le CREPS d'Aix-en-Provence.

Enfant, j'étais plutôt très petit par rapport aux autres. Et pourtant, ma taille estimée dans mon carnet de santé était d'1m85-86. Moi j'étais content, j'avais l'idée qu'un jour je dépasserai mes parents ! Eux me disaient "Mais non… Au max, tu ne feras qu'1m80-82 …"
Moi, ça me faisait marrer, je leur disais "non, non, vous verrez un jour je serais bien plus grand que vous !"
Ma poussée de croissance, je l'ai vécue très tard, vers 15-16 ans, quand j'étais en seconde. J'ai pris d'un coup 15-20 cm. De mon mètre 70, je suis monté très rapidement au mètre 85-90. Aujourd'hui, je mesure 1m93.  
Grandir a été très marquant pour moi car c'est pendant le confinement lié à la Covid19 en 2020 que j'ai le plus pris. J'ai commencé à me cogner partout ! Je n'étais pas habitué, moi, à me cogner tout le temps dans la vie ! (rires)
Sur le plan sportif, quand j'ai repris le chemin des terrains, c'était aussi devenu d'un seul coup compliqué de me repérer dans l'espace ! Tout était différent ! Je me souviens que mon coach m'appelait le marshmallow ! J'étais le grand, un peu tout mou, un peu tentaculaire, là, sur le terrain … (rires) Quand avant, je faisais trois pas pour me déplacer, je n'en faisais plus que deux …  
Je me suis aussi rendu compte que je commençais à développer une certaine puissance. J'ai dû apprendre à gérer mes gestes, etc. Les coachs, tout comme moi, ont dû ajuster toutes mes séances d'entraînement. Mon jeu a changé. Ma grande taille était un atout supplémentaire qu'on devait exploiter. Mon style est devenu beaucoup plus technique et tactique. Maintenant je regarde surtout les autres courir et c'est plus agréable!!  (sourire)
Dans mes interactions sociales aussi, j'ai dû m'habituer à ce décalage soudain car avant je faisais la même taille que tout le monde voir plus petit et je ne m'en rendais pas compte !

Concernant l'école … J'ai toujours eu beaucoup d'énergie … Rester concentré en cours n'a jamais été évident, mais j'avais des facilités et le savais … Donc, je ne faisais pas non plus trop le nécessaire pour être concentré tout le temps …
Le plus compliqué dans ma scolarité a été de gérer mes absences. Quand je partais en compétitions, notamment en France et que je revenais après avoir loupé une à plusieurs semaines de cours … Il y avait des profs conciliants et d'autres moins … Lors des examens, je me retrouvais parfois face à des trucs que je n'avais jamais étudiés et que je découvrais le jour J ! » 

 DEVENIR SQUASHEUR 
Mattéo Carrouget

« J'ai commencé le squash à trois ans, avec mon père (NDLR : Christophe Carrouget, ancien joueur professionnel et entraîneur depuis plus de 30 ans). J'ai fait le baby squash, puis l'école de squash. J'ai baigné dans son univers. Les mercredis après-midi notamment, il m'emmenait avec lui au club pour me garder. J'assistais aux entraînements et à des matchs aussi.
Mes parents ne m'ont jamais forcé à faire du squash. J'ai fait aussi du handball, de la natation, du judo … J'étais déjà très compétiteur, je m'investissais beaucoup dans tout ce que je faisais. À un plus haut niveau, j'ai joué au handball pendant cinq ans. C'est à 13 ans, quand je suis entré en classe de quatrième que j'ai dû choisir entre le hand et le squash car continuer à faire les deux sports me prenait beaucoup trop de temps : je faisais déjà beaucoup de déplacements, notamment avec l'Équipe de France de Squash Juniors avec laquelle j'allais jouer des compétitions en France. J'avais cinq séances d'entraînement par semaine en plus des trois pour le hand. Au final, comme vraiment tout me plaisait dans le Squash, les entraînements, les compétitions, l'ingénierie, l'ambiance … J'ai choisi le squash. »

 PARCOURS SPORTIF 
Mattéo Carrouget

« Je suis entré au Pôle Espoirs de Kourou à 11 ans. À partir de 10 ans, j'ai joué mes 1ers Championnats de France de Squash et mes tournois européens. Je voyageais avec mon père, on prenait l'avion, c'était cool, je ne me rendais pas vraiment compte de la chance que j'avais à cet âge. À 12 ans, j'ai joué mon 1er tournoi des V Nations avec l'Équipe de France des moins de 13 ans. Là encore c'était trop cool, mais j'ai aussi compris que cela devenait sérieux, mais encore une fois j'étais trop content ! J'étais avec mes amis, on représentait la France. J'ai fait partie des Équipes de France U13 et U15.

C'est à 13 ans que l'envie d'atteindre le haut niveau est réellement venue. Comme en Guyane j'avais du mal à progresser, j'ai exprimé à mes parents mon envie d'aller en France pour atteindre mon objectif. C'était indispensable pour moi de rejoindre la métropole. Mes parents, eux, ne voulaient pas que je parte, alors j'ai un peu forcé les choses. Pendant un an, j'ai fait moi-même les tâches quotidiennes à la maison : par exemple ma lessive … (rires) afin de leur prouver que je pouvais me débrouiller. C'était une année de transition en quelque sorte !

Je suis arrivé au CREPS d'Aix-en-Provence à 15 ans lorsque je suis entré en classe de troisième. J'y ai passé trois années du coup, de ma 3-ème à la première. L'éloignement avec ma famille a été compliqué au début, mais heureusement je suis arrivé en même temps que Brice Nicolas, avec qui je suis devenu ami. Lui venait de Nouvelle-Calédonie, on avait le même âge, il vivait la même situation que moi donc on s'est soutenu. Entre tous les enfants du groupe de Squash on était très soudés d'ailleurs, tous les jours on était ensemble.
Au Pôle, j'ai appris plein de choses, j'ai découvert les rythmes des entraînements, les méthodes de préparation physique, … Il y a eu plein de premières fois pour moi. Bon … Aussi comme j'étais jeune quand je suis arrivé, je n'ai pas forcément tout pris au sérieux au tout début. Pour moi la diététique, c'était "ouais bon faut manger un peu de légumes quoi" (rires). Le Pôle est très axé sur la performance, mais aussi sur le fait que l'on se sente bien. On a des très bonnes relations avec les encadrants. Yann Menegaux, entraîneur National du pôle Espoir de Squash d'Aix et des Équipes de France Juniors était quelqu'un très bien avec nous ; il nous aide à gérer la distance qu'on a avec nos parents ; il est un bon soutien en plus d'être un bon coach et c'était aussi ma famille d'accueil les week-ends donc on était très proche.

À 17 ans, après le confinement lié à la Covid 19, j'ai pu enfin jouer mes premiers Championnats d'Europe et Championnats du monde en individuel.

Niveau études, pour ne pas me fermer trop de portes, j'ai choisi de faire un BAC scientifique (math et physique). Au Pôle, tout le monde, les coachs, tous nous incitent à aller au BAC, à faire des études supérieures, après chacun fait comme il veut. L'année de mon BAC, j'ai intégré le Club Excellence des Volcans à Clermont-Ferrand. J'y suis depuis et j'y suis bien, j'y ai trouvé mon rythme. J'ai toujours aussi la possibilité de partir passer des semaines d'entraînement au Pôle France quand je veux intensifier le travail de confrontation par rapport à mon niveau de jeu.

Aujourd'hui, en parallèle de mon activité sportive, je suis en 2ème année STAPS en Management du Sport et à coté de cela je passe mon Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et Sportive (DEJEPS), spécialité "Perfectionnement Sportif", mention "Squash" pour devenir entraîneur. Je ne sais pas jusqu'à quel âge je pourrais continuer à jouer au squash. La vie d'après je n'y pense pas vraiment. Après pour l'après-carrière, être entraîneur de haut niveau, oui, ça me plairait ; continuer à bouger dans le monde entier, aussi oui. Sinon je pense travailler dans le sport dans la communication, l'événementiel, ou le management je n'ai pas trop d'idée arrêté là-dessus… Mais pour l'instant mon objectif est clair : devenir un joueur de squash professionnel et monter dans le TOP des meilleurs joueurs mondiaux !
En septembre 2024, j'étais 383-ème joueur mondial au classement PSA WORLD RANKING, en novembre 209-ème, en fin de saison 2025, j'aimerais être dans le TOP 150, c'est mon objectif à court terme. »

 FIERTÉ 
Mattéo Carrouget

« Quand j'ai lu le fil conducteur de l'interview, j'ai beaucoup pensé à cette question sur le partage d'un sentiment de fierté et/ou d'un apprentissage fait sur moi. Je dirais que représenter la France au niveau européen et mondial, c'est une fierté. Oui, s'en est une.
Sur l'aspect perso, je dirais que j'ai beaucoup appris des rapports humains et ai aussi grandi grâce à cela.
J'apprends quotidiennement à savoir comment je dois me comporter, être et gérer des fois certaines situations… J'ai découvert comme ça plusieurs facettes de moi. Après ma vision peut changer avec le temps et le recul. Je suis ouvert d'esprit, ça m'aide aussi ! (rires)
Savoir gérer la pression est un gros travail que j'apprends à faire sur moi-même. J'ai eu, à mes débuts, pendant les matchs, de gros problèmes pour me canaliser, mais maintenant ça va mieux. Quand je joue, je suis aujourd'hui plus concentré, plus fermé. Entre les points, il y a des moments où oui, je râle, mais je suis rarement en colère, juste un regard fermé.
Parfois mon manque de lucidité créé aussi en moi une petite colère. Avant je criais dans tous les sens où me déconcentrais à force de regarder ce que faisait l'autre…, à contester les décisions de l'arbitre … : Maintenant j'essaie de me taire ! (rires)
Depuis environ un an, je me concentre sur moi. Tous les facteurs 'x' je suis capable de les mettre de côté. On dépense trop d'énergie quand on se perd pour un rien … J'apprends à trouver des solutions, à apprendre sur moi-même ; tu ne peux pas crier sur tout le monde ; crier dans tous les sens au final ; si tu parles mal à l'arbitre, tu peux prendre une pénalité ! Alors, j'ai appris à être calme quand je joue. Je n'entre pas non plus dans le jeu des regards pour déstabiliser l'adversaire. Il y a des 'petits' qui sont impressionnants des fois … (rires) Ça dépend, chacun dégage une aura différente… De réputation, les 'petits' sont plus mobiles, mais nous étant grands, on contrôle le jeu ! On a cet avantage de pouvoir plus facilement contrôler le centre du terrain. Personnellement voir l'adversaire courir tout autour de moi ça me fait rire ! Des fois ça me fait comme des shoots d'adrénaline et l'adrénaline, c'est ce que j'aime le plus quand je joue à un bon niveau et gagner bien sûr ! »

 QUOTIDIEN 
Mattéo Carrouget

« J'aime bien regarder le basket, ça me passionne bien. Je suis fan de NBA. Mes équipes préférées sont les Dallas Mavericks et les Philadelphia 76ers, et j'aime beaucoup le joueur Camerounais Joel Embiid.
D'une manière générale, j'aime bien m'intéresser à différents sports. Pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, j'ai regardé à peu près toutes les disciplines ; le BMX de course, le surf et le volley ont offert de beaux spectacles. En 2028, le squash fera partie des disciplines représentées ; bien entendu, si l'opportunité se présente pour moi, j'irais bien sûr ! On ne peut pas refuser de vivre cela, mais ce n'est pas mon objectif immédiat. Mon réel objectif est vraiment de monter dans le classement !

Je regarde aussi beaucoup de reportages sur la vie de sportifs. J'ai lu le livre de Martin Fourcade. Après je ne peux pas dire que telle vie de tel athlète en particulier m'inspire ou me fait faire des "Waouh !", même si je suis admiratif des parcours comme ceux du tennisman Djokovic ou du basketteur Lebron James.
Mais, pour ma part j'essaie de m'inspirer de leur état d'esprit de discipline et de rigueur . Même si eux, ils sont vraiment à part.
Dans l'univers du squash, avant j'adorais regarder Grégory Gaultier, maintenant c'est Ali Farag qui m'impressionne. C'est étonnant à quel point il joue de manière fluide, on a l'impression qu'il n'est jamais en crise, il semble serein, calme. Par rapport à ma grande taille, mon père/entraîneur m'a conseillé de m'intéresser aux numéros 2 et 3 mondiaux pour voir comment il joue avec leur gabarit. Mostafa Asal mesure 1m89 et Diego Elias 1m88 …

 

Parfois, il m'arrive aussi d'éprouver le besoin de me couper, de me fermer au monde du squash, à mes amis du squash aussi, faire une tout autre activité, me vider l'esprit pour retrouver mon énergie et mon équilibre.

 

Niveau confort, le plus compliqué ce sont les déplacements en avion, en train ou encore en bus. Je m'assieds tout le temps côté couloir, sinon j'ai les jambes qui touchent le siège avant. (il réfléchit) Il faudrait d'ailleurs que j'achète des bas de contention pour les transports de longue période car j'ai facilement les jambes engourdies…
Après, je vis avec le réflexe quotidien de tout le temps baisser la tête ! (rires) Et le pire c'est quand je vais chez mes grands-parents…
Je n'ai jamais eu de remarques dérangeantes sur ma taille. Quand je rencontre des jeunes sur des tournois, y'en a qui me disent "waouh, je voudrais être grand et musclé comme toi"! Moi ça me fait rire leurs remarques. Les gens me demandent souvent combien je mesure. Je ne le prends pas mal, ça me fait juste rire, au contraire.

Niveau matériel, enfant je jouais déjà avec des raquettes adultes. J'ai une bonne prise en main, je fixe bien la raquette donc je n'ai jamais eu de problème de ce point de vue. À un moment, j'ai dû accentué les exercices posturaux. Je n'ai jamais eu de problème de dos, mais j'ai eu le syndrome de "l'essui glace" (= douleur de la face externe du genou) à une période. Le seul vrai problème ce sont les chaussures : trouver sa pointure d'une part, puis surtout des chaussures qui conviennent à mon poids et qui tiennent bien les changements de direction, le poids des appuis latéraux… Il faut vraiment des chaussures avec des bons renforts sur les côtés pour jouer au squash. Par exemple, cette saison je suis déjà à 4 paires de chaussures en 5 mois... »

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1MÊTRE90 remercie Mattéo Carrouget de son partage d'expérience ; vous pouvez le suivre sur son compte Instagram :
Instagram de Mattéo Carrouget
https://www.instagram.com/matteo97310/

 

1MÊTRE90 remercie également la Fédération Française de Squash (https://www.ffsquash.com/) pour les photographies de Mattéo présentes dans ce sujet.

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