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1MÊTRE90 > L'interview d'Enzo Khasz

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interview - portrait

Publiée le 01 juin 2024.

Enzo Khaszpoloïste pro

Enzo Khasz,poloïste pro

Enzo Khasz est un joueur de water-polo professionnel français évoluant actuellement au poste de défenseur dans le championnat Élite de Water-Polo, au sein du club Pays d'Aix Natation, et en Équipe de France, depuis 2010.

 

Pour 1MÊTRE90, Enzo a accepté de se confier sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 2m02

 

Retour sur son enfance, la raison pour laquelle il s'est orienté vers une carrière pro dans le water-polo, son regard sur son parcours et sur son sport qu'il aime promouvoir chaque jour.


Confidences également sur son quotidien hors bassins et sur ses prochains objectifs, dont les Jeux Olympiques de Paris en juillet prochain.

«

J'ai vécu les Jeux Olympiques de Rio en 2016, on est qualifié pour Paris 2024. Il ne faut jamais rien lâcher, ni relâcher. Chaque jour, il faut se conditionner, se mettre tout le temps dans un état d'esprit de "leader". 


Les J.O sont certes mon objectif perso, mais c'est aussi l'objectif d'un collectif, d'une équipe, d'un staff, de dirigeants, de sponsors, etc.

 

En tant qu'ancien dans l'effectif de l'Équipe de France, je me dis aussi que j'ai un devoir d'exemplarité. Je m'impose chaque jour "l'exemplarité". L'exemplarité, c'est le respect de l'autre et le respect est l'une des belles valeurs du sport. 

»

enfance

 Comment s'est passée ton enfance ? 
 Quel enfant étais-tu ? 

 

Enzo Khasz : « J'ai eu une enfance très agréable. J'ai grandi à Sète, au bord de la mer ... Comment ne pas avoir une belle enfance lorsque l'on grandit en bord de mer ? J'ai vraiment eu une belle enfance ... À l'école, je n'ai pas eu de soucis particuliers. 
Concernant ma taille, je ne l'ai jamais vécue comme un fardeau. J'ai toujours été content d'être grand ; j'étais tout le temps associé aux plus grands en âge !

J'ai eu, bien entendu, des surnoms, des remarques ... Mais je ne les ai jamais mal prises. Du moins, je n'en ai pas le souvenir. Et puis, les enfants, de toutes façons, aiment se moquer les uns des autres. Les insultes partent des traits physiques de chacun généralement. Si tu n'es pas moqué pour ta taille, tu es moqué sur autre chose.
Sinon, dans mon attitude, ma posture, j'étais c'est vrai tout le temps recroquevillé. Je me baissais pour entendre les copains. J'étais timide aussi, mais était-ce lié à ma taille ?... Je n'ai pas encore fait ce type d'introspection. Mais oui, jeune, j'étais très timide, ça je m'en souviens. 
»

 

 

 

 À la maison, la grande taille était-elle 
 un sujet de conversation ? 

 

Enzo Khasz : « Non, ce n'en était pas un puisque ça ne me touchait pas, c'était des joutes verbales entre enfants.
Mon père mesure 1m90, ma mère 1m70-71. Mon environnement familial était composé de "grands", donc je ne me suis jamais arrêté sur cela, posé de questions en ce sens. 
Si ! Il y a un truc marrant (rires). J'ai un souvenir marquant d'enfance lié à la taille : j'ai un frère ainé, il a un an de plus. Aujourd'hui, il mesure 1m82-83. Entre nous, il y a eu longtemps une petite compétition à qui grandira le plus vite et le plus haut. Il me faisait rager et moi, je lui rétorquais : "Tu verras un jour, je serais plus grand que toi, je te doublerais, tu verras !" Ça le faisait marrer, il me prenait un peu de 'haut', jusqu'au jour où c'est enfin arrivé ! Et là ... Le jour où c'est arrivé ... J'étais heureux, car lui, rigolait moins ! » (grand sourire)

 

 

 

 Quels étaient tes jeux, avais-tu des passions ? 

 

Enzo Khasz : « Mon enfance, comme mon adolescence, étaient très basées sur le sport. J'ai fait du foot, du volley jusqu'à mes 15 ans, de la natation et surtout le water-polo, que j'ai commencé à partir de 8-9 ans.
C'est avec la pratique sportive que je me suis transformé physiquement et mentalement. J'ai vite compris que ma 'grande' taille était en réalité une force et c'est à partir de ce moment-là que j'ai réalisé que c’était cool d'être grand en fait ! Et avec le recul, je me dis que je n’aurais pas aimé être plus petit finalement ! (rires)
Au volley, comme au water-polo, être grand est un plus. Dans la vie de tous les jours, ce n'est peut-être pas un atout, mais dans le sport oui et j'ai su faire de mon corps une force. Le sport m'a donné confiance en moi, a fait disparaître la timidité que j'avais plus jeune. »
 

 


 Pourquoi le choix du water-polo 
 et à quel moment ce sport a-t'il pris le dessus ? 

 

Enzo Khasz : « Mon père était maître-nageur. Donc, j’ai commencé la natation très tôt, mais me suis vite intéressé pour le water-polo car c'est un sport collectif et que c'est quand même plus marrant de jouer avec un ballon que de faire des longueurs tout seul ! 
C'est à 15 ans, au lycée que j'ai dû faire le choix entre le volley et le water-polo : j'avais la possibilité d'entrer soit au pôle France de volley, soit au pôle France de water-polo. À cet âge-là, dans ma tête, j'étais un peu comme assis dans une barque à me laisser guider par le courant de la rivière. Personnellement, je ne m'imaginais pas faire du sport du haut-niveau, je n'en éprouvais pas encore l'envie. J'étais plus dans un état d'esprit, je suis bien avec mes copains, je rigole avec mes meilleurs amis, on est un bon groupe, je suis là, ça me plait, je suis. On va dire qu'on a un peu fait le choix pour moi et que j'ai acquiescé. C'est comme ça que j'ai pris la voie du water-polo. Je me suis laissé porter, je ne réalisais pas. Par-contre, je m'entraînais sérieusement. Je prenais certes les choses comme elles venaient, mais toujours avec l'envie de faire de mon mieux.  J'ai fait les championnats d’Europe jeune, mais même en vivant ces compétitions, je ne me voyais pas aller plus loin, je ne me projetais pas, à aucun moment, je ne m'imaginais en faire mon métier. »

 

 

 À quel moment as-tu eu le déclic ? 
 Comment as-tu réalisé que quelque chose de sérieux était en train de se passer pour toi ? 

 

Enzo Khasz : « J'ai eu le déclic à 17 ans, à la fin de mon année à l’INSEP, quand l'Olympic Nice Natation m'a proposé de les rejoindre. C'est en arrivant physiquement dans l'enceinte du club, que j'ai compris qu'il y avait un basculement important qui était en train de se jouer dans ma vie. J'ai pris conscience que si un tel club m'avait proposé cette opportunité, c'est parce qu'ils avaient confiance en moi, en mon potentiel et que j'avais donc un potentiel réel. C'est à partir de cet instant que je me suis sérieusement investi dans mon sport, en mode professionnel. Je me suis pris au jeu des objectifs à atteindre, des challenges à surmonter, des compétitions à gagner. J'étais lancé et déterminé à m'impliquer à fond dans le haut-niveau. »

 

 

 

 Et si tu n'avais pas eu cette opportunité de la part de l'Olympic Nice Natation d'embrasser une carrière pro, quelle autre voie aurais-tu prise ? 

 

 

Enzo Khasz : « Si je n'avais pas pris ce chemin ... (il réfléchit, puis reprend) Si je n'avais pas pris ce chemin, je me serais certainement orienté vers le médical. L'ostéopathie, la kinésithérapie m'ont toujours intéressées, cette voie m'aurait beaucoup attirée, oui c'est sûr. Même aujourd'hui encore, je prête beaucoup d'attention à ces pratiques. Le corps, c'est important de le comprendre au quotidien. »

 

 

 

 On revient sur la jeune enfance pour cette question ... Quand on est pré-ado, ado, d'une tête de plus que les autres, qu'on n'est pas forcément à l'aise avec sa morphologie, porter un maillot de bain peut engendrer ou amplifier son complexe ... 

 Est-ce que cela a été le cas pour toi et si oui, comment l'as-tu surmonté ?  

 

Enzo Khasz : « Oui 'petit', c'est vrai que j'étais 'fin', mais je n'ai pas eu ce complexe vis-à-vis de mon corps. J'ai grandi à la mer, j'allais tout le temps à la piscine ... Depuis toujours, en fait, je suis en maillot de bain ! Et enfant, j'étais plutôt le premier content quand on me disait "Enzo, tu mets ton maillot, on va se baigner !" »

métier

métier

 En 2010, tu as 17 ans quand tu arrives à l'Olympique Nice Natation et c'est aussi cette même année que tu intègres l'Équipe de France. Comment cela s'est-il articulé ? Et comment l'as-tu vécu ? 

 

Enzo Khasz : « D'une manière générale, ce genre de décision se prend entre le sélectionneur de l'Équipe de France, qui suit la vie des clubs toute l'année, et le club en question, ses coachs, ses dirigeants, etc. Ils se mettent d'accord entre eux. C'est également ce qui s'est passé pour mon cas. Le sélectionneur et mon coach se sont entretenus et ce dernier a donné son feu vert pour que je vive cette expérience. Après comment je l'ai vécu ? Cela rejoint la question précédente sur le déclic et la prise de conscience que ma vie changeait. Mon sport est devenu du concret, j'ai basculé dans le monde du haut-niveau, des compétitions plus nombreuses et des enjeux plus importants. Choisir de devenir un athlète haut-niveau, c'est choisir de vivre un certain rythme de vie, c'est le choix d'une vie à part. Depuis 15 ans, je m'entraîne quotidiennement à fond pour durer. »

 

 

 

 Cela fait 23 ans que le water-polo rythme ta vie. 
 Est-ce qu'un matin, il t'est déjà arriver de ne pas avoir envie d'y aller ? Et si oui, comment surmonte-t-on ce genre de pensée ? 

 

Enzo Khasz : « Tu penses aux Jeux Olympiques ! Tu penses aux Jeux Olympiques. J'ai vécu des championnats de France, des championnats d'Europe, des championnats du Monde, c'est des moments magnifiques, mais dans la vie d'un athlète, il n'y a rien de comparable au fait de vivre les J.O. 
Oui, ça m'est déjà arrivé d'arriver un matin et de ne pas avoir envie de plonger dans la piscine - surtout en hiver, quand il fait froid, c'est vraiment ce qu'il y a de moins agréable, on ne va pas le cacher -, mais je me dis que si je ne m'entraîne pas à fond, alors tous les efforts que j'ai faits les jours précédents, tous les sacrifices que j'aurais faits - parce que le haut-niveau c'est des sacrifices - seront foutus. 
Le sport de haut niveau, c'est une vie de rigueur, de résilience, où l'on doit atteindre constamment la puissance. Chaque athlète regarde ses objectifs tout en haut de la pyramide et se demande, d'en bas, comment il va y arriver. J'ai fait beaucoup de sacrifices pour atteindre mon but, mais sur ce sujet, sur mes choix, je suis en paix avec moi-même.
Penser aux J.O chaque matin, c'est mon moteur. 
Parfois, il y a des jours où je ne supporte pas l'odeur du chlore, mais cette odeur me rappelle aussi chaque jour pourquoi je suis là et je me dis alors que j'aime cette odeur, tout ce qu'elle m'évoque de mon sport.
J'ai vécu les Jeux Olympiques de Rio en 2016, on est qualifié pour Paris 2024. Il ne faut jamais rien lâcher, ni relâcher. Chaque jour, il faut se conditionner, se mettre tout le temps dans un état d'esprit de "leader". 
Les J.O sont certes mon objectif perso, mais c'est aussi l'objectif d'un collectif, d'une équipe, d'un staff, de dirigeants, de sponsors, etc. En tant qu'ancien dans l'effectif de l'Équipe de France, je me dis aussi que j'ai un devoir d'exemplarité. Je m'impose chaque jour "l'exemplarité". L'exemplarité, c'est le respect de l'autre et le respect est l'une des belles valeurs du sport.
 »

 

 

 Quand tu analyses ton parcours et toutes tes séances d'entraînements pour arriver à ton niveau, as-tu constaté - du fait de ta grande taille - avoir dû faire plus d'efforts ou d'exercices pour atteindre les mêmes résultats qu'un athlète, on va dire de taille 'standard', et si oui, peux-tu nous faire part de ton expérience ? 

 

Enzo Khasz : « Je m'entraîne à un rythme de deux fois par jour. Je suis parti d'un corps plutôt 'menu / fin'. Mes muscles ne se développent pas comme ceux d'un mec qui mesure 1m80. C'est beaucoup plus long pour un gabarit comme le mien de les développer ; je mets aussi plus de temps pour les entretenir. Je dois faire plus d'efforts tout le temps en fait ; quand on fait des squats, les miens vont être plus bas, mes développer-coucher aussi sont différents, le tirage, oui, c'est dur. D'une manière générale, la grande taille implique que l'on fasse davantage d'exercices de renforcement. 
Les temps de récupération sont également plus longs. Jeune, je n'avais pas conscience de mon corps, de sa croissance. J'encaissais les efforts, je ne ressentais pas la fatigue et jamais aucun coach ne m'a mis en garde à ce sujet. Mais comme moi-même, je ne percevais rien, comment les coachs, qui ne font pas la même taille que moi, auraient pu se douter de quelque chose ? J'ai toujours eu des blessures dans ma carrière certainement par manque de prise en compte de ce facteur. Pour ma part, je glace beaucoup mon corps, surtout les épaules, je fais de l'électro-simulation et des séances de kiné. »

 


 Le water-polo est un sport, 
 en lui-même, un peu dur aussi ? 


Enzo Khasz : « Oui, il faut être costaud physiquement et psychologiquement ; j'ai déjà été confronté à des joueurs qui usent de gestes fourbes c'est vrai. Mais comme dans tous les sports, on empêche parfois le joueur adverse de se déplacer comme il l'entend, on le bloque, on l'agrippe. Ce n'est pas du tout fair-play, et quand ça arrive, l'arbitre ne le voit pas forcément du fait que ça se passe sous l'eau ... En compétitions, heureusement, il y a de plus en plus l'usage de la vidéo. »

 

 

 Si tu devais convaincre un 'grand' ou 'grande' de nos lecteurs·trices de pratiquer le water-polo, quel serait ton argument ? 

 

Enzo Khasz : « Mon sport est le plus dur et le plus beau du monde ! (rires) Mais on a cette chance, paradoxalement à d'autres sports, que l'univers, l'environnement sportif autour du water-polo soit encore à une échelle humaine. Tout le monde se connait ; l'ambiance est particulière, il y a un truc familial dans notre relationnel, on est tous potes en dehors des bassins, le water-polo a cette dimension conviviale. C'est un sport collectif dans l'eau et l'eau est un élément tellement agréable, tellement fantastique pour évoluer. »

 

 

 

 Quel rapport entretiens-tu avec la notoriété ? 

 

Enzo Khasz : « J'ai compris assez vite le pouvoir des réseaux sociaux. Leur utilisation est assez naturelle pour moi. Je les utilise volontiers pour promouvoir le water-polo. Je suis quelqu'un de nature discrète, je ne partage pas ma vie privée, c'est mon choix. Mais quand j'ai des demandes, des sollicitations concernant mon sport, je réponds positivement. On ne dit jamais non à la médiatisation, c'est un devoir en tant qu'athlète vis-à-vis de nos clubs, etc., mais cela participe aussi un peu à notre épanouissement personnel, à une forme de reconnaissance. »

 

 

 

 Que penses-tu de la médiatisation du water-polo ? 

 

Enzo Khasz : « On est un peu les petits frères de la natation, on a moins de visibilité, c'est certain, mais on travaille pour faire évoluer cela ! Avoir aussi plus de spécialistes, d'observateurs techniques et tactiques qui commenteraient notre sport apporteraient beaucoup à sa promotion. »

 

 

 

 Et devenir commentateur-sportif est-ce quelque chose qui te tenterait à l'avenir ?... 

Enzo Khasz : « Pour l'instant je m'emploie à être bon dans l'eau ! Quand j'arrêterais, peut-être ?... J'aime mon sport, je voudrais vraiment le faire plus connaître, ça c'est sûr. »

fierté 

 Aurais-tu un sentiment de fierté ou un sentiment d'accomplissement à nous partager ? ... 

 Un regard à porter sur ton parcours ? ... 

 

Enzo Khasz (il réfléchit) : « Actuellement, je me dis : "mais-qu'est-ce-que-je-fous-là !" (il marque un silence) C'est vrai qu’en regardant en arrière, je ne peux qu’exprimer plutôt de la fierté sur mon parcours. Après ... (gêné) Non ... C'est assez dur de répondre à cette question en fait ! (rires) 
Je crois que c'est une question à laquelle je réfléchirais à la fin de ma carrière, pour l'instant je suis concentré. Je m’entraîne fort, je me bats pour tenir et être présent le plus longtemps. 
Disons que jusqu'à présent, j'ai fait ce que j'ai pu, je crois. Certains diront - et je me le dis aussi - que j'aurais pu faire mieux, mais comme j'aurais pu aussi faire pire. Alors ... Je suis content, oui ... Et fière aussi ! »

 

 

 Depuis 2020, tu es également coach sportif des minimes de -15ans dans ton club actuel Pays d'Aix Natation. Transmettre est une vocation qui te tient à cœur ?

 

Enzo Khasz : «  Je suis coach depuis 2020. Cette année, en raison de ma préparation pour les Jeux Olympiques, j'ai dû mettre entre parenthèses ma présence, mais je reprendrais après, oui. Depuis longtemps, j'ai envie de transmettre. Devenir entraîneur en après-carrière est une branche vers laquelle j'aimerais aller. »

 

 

 

 Peut-être as-tu déjà eu parmi ces enfants, un ou une, d'une tête de plus ... En tant que coach 'grand', est-ce que tu te permets où te permettrais un regard ou une approche d'entraînement différente ? 

 

Enzo Khasz : « Si je vois un jeune grand, j'ai inévitablement une compréhension vis-à-vis de lui. S'il me confie avoir mal ou ressentir de la fatigue, plus que les autres, je ne vais pas insister, le forcer car je sais, je comprends qu'il ne simule pas. En tant que grand, je vais l'accompagner, au contraire, dans sa compréhension de lui-même. Je lui explique qu'il mettra plus de temps que le collectif à atteindre les objectifs, mais que c'est normal et que ce qui compte c'est la ligne d'arrivée ! Il ne faut jamais se décourager, s'il n'y arrive pas de suite, ce n'est pas grave car je sais qu'il y arrivera, à force de persévérance. C'est le rôle des éducateurs d'instaurer de la confiance, de s'adapter, de partager leurs expériences et d'encourager. Un jeune qui en veut, qui a ça en lui, se donnera toujours à fond pour atteindre ses objectifs et épouser les valeurs du sport. Je suis confiant en ces valeurs, c'est à nous de les inculquer aux jeunes, de leur transmettre. »

 

 

 

 Entre le 'grand' Enzo d'aujourd'hui 

 et le 'grand" Enzo plus jeune, 

 aurais-tu une anecdote de vie à nous partager ? 

 

 

Enzo Khasz (il réfléchit) : « Je repense à ce genre de blagues, de petites phrases qui nous accompagnent et nous accompagneront toute notre vie ... Le "Il fait beau là-haut ?!", combien de fois j'ai pu l'entendre ! ... 
Quand j'étais jeune, je ne disais rien, j'encaissais. Maintenant, c'est différent. Certains jours, vraiment quand j'entends trop ces phrases - qui répétées sont vraiment sont usantes -, je leur réponds "Oui, moi ça va, il fait beau", mais j'en profite surtout pour engager la conversation avec les personnes qui les prononcent avec l'idée de leur faire prendre conscience qu'elles ne sont pas les premières, en fait, à me demander "s'il fait beau là-haut" ou autre. J'aime bien inviter les gens à s'imaginer à la place d'un ado de 15 ans qui entend ça 15 fois par jour. Je leur demande, à leur avis, comment il le vivrait ? Qu'est-ce qui se passerait dans leur tête s'il vivait mal leur grande taille, le vécu avec leur corps ? En soi, les mecs qui font ce genre de remarques, ils les perçoivent vraiment comme drôles, mais c'est tout simplement un manque de respect ! Mais bon, c'est comme ça, on ne changera pas le monde ... »

 

 

 C'est top d'échanger avec les gens, de faire cette démarche de sensibilisation ; on valide ! 

en off

 Enzo, 2m02, ton quotidien hors bassins, c'est quoi ?

 

Enzo Khasz : « S'habiller c'était compliqué plus jeune. Aujourd’hui, il y a Internet ça change beaucoup la donne. On trouve du XXL. quoique trop peu de XXLT ! Les t-shirts, j’en trouve, pas de problème, mais plus tu prends des grandes tailles et plus les coupes sont amples ... C'est incompréhensible ce manque de choix ! Comme si être grand était incompatible avec le fait d'être fin !
Là où ça reste néanmoins encore compliqué, c'est pour les chaussures. Je fais du 48, ça a souvent donné du fil à retordre aux équipementiers ...
Après, les contraintes du quotidien ... Plus je vieillis et plus je le ressens, normal. Les bas de portes trop bas, ça me pèse de plus en plus de toujours pencher la tête pour éviter de me cogner, les douches dans les hôtels jamais adaptées à ma taille ... Pour les lits, je me suis aperçu que je ne dors jamais étendu en fait, mais toujours recroquevillé ! (rires) Je dois tenir ça de l'internat où les lits étaient déjà trop petits pour moi ; j'ai gardé cette position pour dormir, donc la longueur des matelas ce n'est pas ce qui me dérange. 
Jeune les voyages en train, ça passait, aujourd’hui ... C’est comme les voyages en avion, ça me fracasse oui. C'est assez embêtant surtout quand on part en déplacement pour les compétitions et qu'on arrive la veille au soir pour un match : je suis moins frais. Après en tant que sportif, entouré de coéquipiers, de coach, de staff qui mesurent tous 1m80 en moyenne, j'ai déjà eu ce dilemme de me dire est-ce que je le dis ou est-ce que je râle en moi-même et ne fais pas de vagues ... J'ai toujours choisi de ne rien dire : ça fait aussi partie de la vie en groupe de prendre sur soi. Je m'adapte. C'est le jeu. Un autre aura bien une autre contrainte que je ne saurais pas parce qu'il ne la dira pas non plus. »


 

 

 Le haut niveau c'est beaucoup de déplacements ; as-tu des petits rituels ou des objets que tu emmènes toujours avec toi pour ton confort perso ou te relaxer ? 

 

Enzo Khasz : « Non, en fait je réalise que je ne prépare jamais rien en ce sens, pour le confort. J'emmène surtout de quoi m'occuper pendant les temps libres, les temps de repos : des mots fléchés, des livres ... J'aime bien les livres d'aventures, des livres d'Histoire ... Je lis aussi quelques bouquins sur le développement perso, un peu sur les techniques d'entraînement, la préparation mentale, la préparation motrice ... Ce genre de livres, on s'y intéresse à tort que lorsque l'on fait l'expérience d'une blessure ! ... Or, le sport ce n'est pas que de la performance, c'est une éducation aussi qui aide à se maintenir en forme. Dans tous les corps de métiers, on devrait être initié au sport : un plombier, par exemple, pour comprendre les bonnes postures qu'il devrait adopter pour éviter telle ou telle blessure ou usure du corps dans le temps, etc. D'une manière générale, pour un sportif, il nous faut savoir contrebalancer le travail de préparation et le travail pour la performance pour satisfaire l'objectif de durer. »

 

 

 Pour beaucoup, les vacances d'été 
 sont synonymes de mer, de piscine, ... 
 Et pour toi ? 

 

Enzo Khasz : « Non, en vacances, la piscine ne m'attire pas ! (rires) Voir un bassin c'est compliqué ! Ou alors pour les transats autour ! ... Je préfère la mer. Elle représente tellement de choses, de souvenirs, c'est spécial pour moi, l'élément nature, important à préserver. La mer est synonyme de plaisir. Donc les vacances, pour moi, c'est bords de mer ! »

actualité

Son expérience en Équipe de France, ses saisons en club, Enzo publie régulièrement ses moments de vie professionnelle sur son compte Instagram  avec l'envie de promouvoir au mieux son sport. 

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 Remerciements 

 

Merci, Enzo, d'avoir accepté cette interview et confié tes photographies pour l'illustrer 😉

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