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1MÊTRE90 > L'interview de Christina Bauer

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interview - portrait

Publiée le 02 mai 2024.

© olivier rolfe

Christina Bauer,volleyeuse pro

Christina Bauer,volleyeuse pro

Christina Bauer est une volleyeuse professionnelle internationale française évoluant actuellement en Ligue Féminine de volleyball au poste de centrale.

 

Un parcours & un palmarès très riche : des saisons dans des clubs nationaux (ASPTT Mulhouse VB, Cannes RC, Pays d'Aix Venelles) et internationaux (en Italie et Turquie), des coupes, des médailles, des Championnats d'Europe, une présence en Équipe de France depuis 2007.

 

 

Pour 1MÊTRE90, Christina a accepté de se confier sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 1m96

 

Retour sur son enfance et sa révélation pour le volleyball ; son regard sur son parcours professionnel et les émotions qu'il lui procure depuis toujours.
Confidences également sur son quotidien et ses prochains objectifs, dont les Jeux Olympiques de Paris en juillet prochain.

«

Quand tu arrives le matin d'un match ou
d'une grande compétition et que tu vois 
aux abords du stade la foule déjà présente qui attend l'ouverture des portes, puis quand tu arrives sur le terrain et que tu vois plus de 5000 personnes dans les gradins, enthousiastes, heureuses d'être là,
prêtes à nous supporter, ça donne des frissons ! Rien que d'en parler ça me
donne des frissons ...

»

enfance

Christina avec son père

 Quelle enfant étiez-vous ?  

 

Christina Bauer : « Sportive et j'aimais ça. Avec mes deux sœurs, nos parents nous ont toujours poussé à faire du sport ou à pratiquer une activité extra-scolaire ne serait-ce que pour nous occuper un maximum. J'ai fait de la natation, du tennis, du judo pendant cinq ans, une de mes sœurs faisait du basket, l'autre beaucoup de musique. On faisait tous aussi beaucoup de ski. Bref une famille multisports / multi-activités ! »

 

 

 Pour quelle·s raison·s avez-vous 
 choisi de pratiquer le volleyball ?  

 

Christina Bauer : « Mon père était volleyeur professionnel. Enfants, on l'accompagnait pour le voir jouer ses matchs. J'ai tout de suite aimé l'ambiance. J'étais très jeune séduite par tous les aspects de ce sport.
Mes parents ont attendu que j'ai 10 ans pour m'inscrire au volley. Étant grande, j'avais une prédisposition naturelle : le volley est un sport fait pour les grand·e·s. 
Vers mes 13-14 ans, il a fallu que je fasse un choix entre toutes mes activités sportives. Je voulais absolument faire un sport collectif car ce qui me plaît en sport d'équipe, c'est que l'on a besoin de tout le monde pour construire le jeu, il y a une cohésion de groupe qui s'opère. Faire partie d'une bande de filles me plaisait beaucoup. Comme je n'aimais pas trop courir, je ne me voyais pas faire un sport d'endurance et je trouvais le basket trop agressif dans le sens où, contrairement au volley, on est en contact direct avec les autres joueur·euse·s. Le volley est très technique et c'est ce qui me plaît. J'ai développé ma coordination, mon explosivité, appris à bien sauter. Les gens qui débutent sont beaucoup trop figés, or il y a beaucoup d'adrénaline et de rythme qui se créent avec la pratique. 
J'ai donc naturellement choisi le volleyball. C'était une évidence pour moi et c’est devenu ma passion. 
À Pfastatt, dans mon premier club, je côtoyais déjà aussi Benjamin Toniutti, qui est aujourd'hui en équipe de France masculine. Le Haut-Rhin est une terre de champions ! (rires)
À 14-15 ans, j'ai intégré le Pôle espoir de Mulhouse. À 16 ans, j’ai eu la chance de passer professionnelle dans l’équipe de l’ASPTT Mulhouse en Division 1. J’y suis restée 6 ans. Après, tout s'est enchainé. Je voulais absolument voyager, aller jouer partout, à l'étranger, dans différents clubs. Mon sport a pris le lead sur beaucoup de choses. Ma vie c'était "LE VOLLEYBALL". J'avais envie de réussir, je me suis donnée les moyens d'atteindre mes objectifs.
Les mercredis après-midis par exemple, quand certaines de mes copines - qui ne jouaient pas au volley - partaient se promener en ville, faire des sorties shopping, moi, je m'entraînais pour acquérir les bases, c'est tous les jours que je m'entraînais. 
Très tôt, c'est une manière d'être et de vivre que l'on acquière et que l'on s'impose, c'est une discipline de vie. Quand on se fixe un objectif, on décide de mettre tous les moyens en œuvre pour y parvenir, c'est beaucoup de persévérance et de résilience.
Pour l'après-carrière, on sait que les entreprises aiment ces qualités : la rigueur, ça s'apprend, la force et le mental aussi. Perdre un match t'apprend à gérer et développer une force mentale pour rebondir et te re-donner la motivation nécessaire pour gagner le prochain. »

 

 

 Vous avez dit 'tout s'est enchainé naturellement'.
 Avez-vous le souvenir du moment où vous avez ressenti le déclic, où vous avez éprouvé la conviction d'avoir trouvé votre vocation et que vous alliez tout mettre en œuvre pour parvenir à vos objectifs ? 

 

Christina Bauer : « Oui, c'était quand j'ai eu 15 ans et que je suis entrée en Équipe de France junior. J'ai vu les italiennes jouer et j'ai été subjuguée par leur style et leur technique. Et puis, en Italie, le volleyball est très médiatisé. Les matchs sont retransmis à la télévision, les salles sont grandes et pleines. Je me suis mise à regarder les matchs internationaux, j'étudiais le jeu des meilleures joueuses internationales. Je me suis nourrie et conditionnée. J’ai alors tout de suite su, qu’un jour, je voudrais jouer en Italie ; c'était devenu mon objectif N°1. »

 


 Et à l'école ? 
 Comment s'est déroulée votre scolarité ? 

 

Christina Bauer : « J'étais une bonne écolière, j'avais des ambitions scolaires, mais le volley a pris de plus en plus de place en entrant au Pôle espoir de Mulhouse. J'aimais ce que je vivais. L’amitié, les longs déplacements, l'amusement, le sport, je me retrouvais complétement dans ce choix de vie.
Après, d'un point de vue relationnel, la période la plus compliquée à vivre a été le collège. J'étais la plus grande, j'ai toujours été la fille la plus grande. À 12-13-14 ans, je faisais 1m80-85. J'ai essuyé des moqueries, mais de toute façon, quelle que soit notre différence, dès que l'on sort du lot, on est souvent la cible de railleries puériles, c'est comme ça. 
Mon père, qui est un ancien volleyeur international professionnel, mesure 2m07 ; ma mère, ancienne joueuse de handball, 1m76, mes deux grands-pères, eux, font plus de 1m90 ... Je viens d’une famille de grands, mes sœurs sont grandes aussi, mais moins que moi. Ma famille était à mes côtés, à mon écoute.
Au collège et au lycée aussi, j’étais en classe sportive. Certains de mes copains/copines étaient grand·e·s eux aussi, ils jouaient au basket. On se regroupait, on était lié par notre passion commune pour le sport, alors on faisait abstraction du reste.
Grâce mon sport, j'ai pu m'épanouir, m'affirmer et devenir connue et reconnue. C'est vrai que tous les jours, on nous rappelle qu'on est grand·e. Les gens, d’une manière générale, manquent des fois de tact, ils ne savent pas y faire, à aucun moment ils ne pensent que cela peut nous déranger ou nous heurter. 
Après les gens se rappellent tous de moi, c'est un avantage ! (Grand sourire) Je sors du lot et je suis à l'aise en général. C'est sûr que le sport m'a indéniablement aidée à m'accepter.
Le plus compliqué à gérer a été de trouver très tôt des vêtements à ma taille, surtout les pantalons. Ma mère les faisait systématiquement reprendre par une couturière pour leur ajouter 10 cm car j'ai de longues jambes. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile, mais c'était une vraie préoccupation pour elle comme pour moi. »

métier

métier

 Vous avez commencé le volleyball à l'âge de 10 ans,
vous avez joué dans les grands clubs nationaux (Mulhouse, Cannes, Pays d'Aix Venelles) et des très grands clubs internationaux en Italie et en Turquie, vécu leurs Championnats nationaux respectifs, des Championnats d'Europe et, en juillet prochain les Jeux Olympiques de Paris 2024. Depuis 2007, vous faites partie de l'effectif de l'Équipe de France et, en 2020, vous êtes devenue maman ...
Notre question est : "Rétrospectivement, quel regard portez-vous sur votre parcours ?" 

 

Christina Bauer : « J'ai toujours eu cette capacité à me dépasser. Je me demande avec le recul comment j'ai fait pour engranger tous ces sauts. Je m'interroge sur mon mental, cela m'impressionne des fois quand j'analyse mes performances ou celles des autres.
J'ai appris la confiance en soi. Le sport est sans aucun doute une source d'épanouissement. J'aime ce qu’il me procure, les rencontres. Mes co-équipières sont mes amies. C'est très intime aussi. Quand on part en déplacement, on est deux par chambre. C'est une sorte de huis clos. On vit les mêmes émotions, les victoires ... Quand il y a une défaite, on se remotive, on n'en laisse pas une broyer du noir.
Sur le fait d'être maman, sur les 180 volleyeuses pros que compte le Championnat de France, seules trois, dont moi, sommes mamans. C'est tout une organisation parallèle et une toute autre forme de discipline à avoir. Un weekend sur deux, je ne suis pas présente. Mon conjoint gère tout pendant mes déplacements ; ma maman prend aussi des congés de temps en temps pour m'aider. La famille est d'un très grand soutien. 
J'ai aussi changé ma façon d'être. Ma vie de famille m'a appris à tout relativiser. Avant, quand je perdais un match, je le vivais mal pendant plusieurs jours. Depuis que j'ai créé ma famille, sortie du terrain et de retour à la maison, c'est une deuxième vie que je retrouve, il n'y a pas de place pour la mauvaise humeur. »

 

 

 Qu'est-ce qui vous exalte le plus dans votre métier ? 


> consulter la fiche de présentation
de son parcours & palmarès

 

Christina Bauer : « On me demande souvent dans les interviews quel est mon plus beau souvenir sportif et aujourd'hui encore je réponds que c'est en 2012, le Championnat d'Italie. Ça a été tellement dur ! L'équipe était extra. Il y avait une très bonne cohésion entre nous, on s’entraînait dur. Nous n'étions pas les favorites en début de saison et pourtant nous avons su monter en puissance, en confiance, jusqu'à gagner, puis gagner et encore gagner. On a vraiment bataillé jusqu'au bout, à chaque match, c'était intense. C’est la meilleure saison de ma carrière. 
Avant je ne prêtais pas d'attention particulière à garder des souvenirs, des photos, des vidéos de tout cela, puis j'ai réalisé que ce pourrait être intéressant pour ma fille pour partager plus tard ces moments de vie pleins d'expériences. C'est à travers des témoignages qu'on inculque le mieux des valeurs. »

 

 

 Pourriez-vous nous décrire ces émotions ? 
 Poser des mots ?
 

Christina Bauer (Son visage s'illumine encore plus) : « Quand tu arrives le matin d'un match ou d'une grande compétition et que tu vois aux abords du stade la foule déjà présente qui attend l'ouverture des portes, puis quand tu arrives sur le terrain et que tu vois plus de 5000 personnes dans les gradins, enthousiastes, heureuses d'être là, prêtes à nous supporter, ça donne des frissons ! Rien que d'en parler ça me donne des frissons ... (grand sourire) 
Les lumières, la joie, la présence de ma famille parfois, voir la fierté dans leurs yeux, l'agitation dans les gradins, c'est très communicatif. C'est des moments de communions qui s'opèrent entre nous, déjà, sur le terrain, mais aussi avec le public. Il nous porte, vibre avec nous.
Après les Championnats d'Europe sont les compétitions les plus fortes à vire émotionnellement. On crée des liens forts entre co-équipières, nos amitiés se forgent et perdures. C'est également fort avec les entraîneurs et tout le staff qui nous accompagne. »


 Il y a une émulation collective ? 


Christina Bauer : « Oui et ça fait un peu peur aussi de se dire, est-ce que dans mon après carrière je retrouverais à vivre ces sentiments aussi intenses ? Je ne sais pas. Je me pose déjà cette question. Ces moments dont tout ce que représente mon sport à mes yeux.
Je trouve beaux les gens passionnés. Les émotions qui nous sont procurées, ce que l'on vit sur le terrain ... J'ai peur de ne pas retrouver ses émotions. Vivre un score serré, ce qu'on ressent quand tout le monde court à la fin, c'est beau. Pleurer de joie, c'est magnifique. Vivre, partager des émotions intenses, collectivement. »

 

 

Nous avons évoqué l'exigence que tout athlète de haut-niveau se doit d'avoir envers lui-même. 
 Quelle est votre routine d'entraînement ? 
 Votre journée type par exemple ? 
 Avez-vous des recommandations à partager aux grand·e·s ?

 

 

Christina Bauer : « Je fais énormément d'étirements pour travailler ma souplesse. Quand tu es grand·e, tu peux te blesser le dos, le genou plus facilement. Il faut se muscler, adapter le travail physique à sa morphologie, combler ses lacunes. Pour prévenir toute fatigue musculaire, je glace beaucoup mon corps : genoux, dos, pieds, ... Après chaque entraînement c'est devenu un automatisme, je me confronte au froid. 
Après ... Une journée type ... Je me lève généralement à 07h15 au plus tard car j'emmène ma fille à l'école pour 08h20. Ensuite, le matin, je fais des séances de musculation, deux à trois fois par semaine. Puis, je déjeune, fais une petite sieste, et vais récupérer ma fille à 16h20. Mon planning est extrêmement organisé. Les matinées également, si je suis motivée et libre, j'étudie. À 23h00 max, je suis couchée. Il me faut quoi qu'il arrive mes 8 heures de sommeil. »

 

 

Vous voyagez beaucoup grâce à votre métier.
Avez-vous perçu des différences relationnelles, comportementales au regard de votre taille ?

 

Christina Bauer : « En Italie, les clubs sont très médiatisés, tout comme en Turquie où mes co-équipières faisaient majoritairement toutes 1m90-92. Donc, je ne me suis pas sentie plus différente que cela et puis on est tout le temps ensemble. Quand on pratique le sport de haut-niveau, les résultats forcent de toute façon la reconnaissance, nos palmarès parlent d'eux -mêmes et la grande taille est appréciée. On est reconnu avant tout en tant que sportif·ve·s.
Je ne sais pas après, si j'avais fait 15 cm de moins si j'aurais eu la même carrière ? »

 

 

Avez-vous des idoles, des personnalités sportives qui vous inspirent ou vous ont fortement inspirées ?

 

Christina Bauer (Elle marque une pause) : « Non, ceux sont plutôt les gens du quotidien mes idoles. Quand je vois les gens confrontés à des sacrifices, la force qu'ils déploient pour surmonter les obstacles. J'admire les femmes qui ont de multiples responsabilités se démener au quotidien jusqu'à les surmonter ; que ce soient des blessures physiques ou des problèmes sociaux ... Une de mes co-équipières a son conjoint sur le front en Ukraine. Je ne peux qu’admirer le courage de ces personnes. »

 

 

Quel rapport entretenez-vous avec la notoriété, les réseaux sociaux ? ...

Christina Bauer : « Cela s'est développé naturellement avec la vie en clubs, cela fait partie du métier et ne m'a jamais perturbée. Par-contre, sur les réseaux sociaux, je n'expose pas ma vie privée. car je suis assez réservée sur ce point ; je n'ai pas envie de dévoiler ce qui relève du privé. »

fierté 

 Quelle est votre plus grande fierté ou un sentiment d'accomplissement (ou de satisfaction) que vous accepteriez de nous confier ? 

 

Christina Bauer (Elle prend le temps de réfléchir) : « J'aime bien quand un coach m'appelle pour avoir mon avis technique extérieur sur une joueuse, mon regard sur son jeu, mais aussi ma perception sur sa façon d'être. C'est une marque de confiance de leurs parts, une sorte de reconnaissance de mon travail et de ma capacité de jugement, de discernement. D'ailleurs, les conseils sont mutuels. Avec chacun des coachs que j'ai eu, nous avons instauré entre nous une interaction empreinte d'une forme de respect et de bienveillance. Je perçois cela comme quelque chose de gratifiant le fait qu’ils me sollicitent. J'en suis heureuse.
Il arrive aussi, qu’outre mon regard sportif, ils me demandent d'entrer en contact avec une fille 'grande' qui se pose des questions sur son apparence ou sur sa vie au regard de sa taille, de son ressenti, parfois de son mal être. Quand on a 17-18 ans, on se pose énormément de questions, c'est un âge où, même presque considérée comme adulte, on se construit encore et, on peut très mal vivre cette période de sa vie. J'aide volontiers les filles qui sont dans ce cas, je réponds toujours 'oui' pour les aider, pour les aider oui à s'accepter en tant que personne 'différente' car nous sommes des femmes 'différentes'. Je partage alors mon vécu avec elle.
Même s'il y a des filles grandes qui suivent mon compte sur Instagram, si elles se posent des questions sur le fait qu'elles soient grandes, je suis disponible pour leur répondre. »

 

 

 Quel conseil donnerait Christina d'aujourd'hui à Christina âgée de 20 ans ? 

 

Christina Bauer : « Je pense que ce serait bien qu'elle trouve une activité secondaire qui la passionne tout autant que le volley et la relaxe surtout ! 
Plus jeune, si j'étais contrariée par un mauvais résultat, une mauvaise performance, je ne mangeais pas ou peu, je dormais mal, j'étais trop focalisée sur ce que je vivais sur le terrain. Maintenant, quand je sors du terrain, j'ai d'autres occupations ou préoccupations qui prennent le pas ; ma famille devient ma priorité.
J'ai une co-équipière qui retrouve de la sérénité en faisant de la peinture, une autre qui fait des puzzles pour s'apaiser mentalement, relâcher la pression, une autre encore qui est une inconditionnelle des promenades en forêt. C'est bien de trouver quelque chose qui nous stimule.
En Équipe de France, j'ai une co-équipière de 20 ans : je l'admire ! Elle se passionne pour les musiques du Monde. Dès qu'elle veut décompresser, elle met ses écouteurs et écoute de la musique chinoise un jour, un autre style, un autre pays le lendemain ... Une fois aussi, son père est venu l'encourager lors d'un match de championnat d'Europe. Elle était super contente de sa venue car pendant ses temps libres, il était convenu que son père lui apprenne à jouer aux échecs ; elle en était super heureuse ! ... »

 

 

 

 Mais, en dehors des terrains, hormis le fait que vous parliez courramment le norvégien (votre pays natal et celui de votre mère), vous avez consacré du temps à apprendre d'autres langues l'allemand, l'anglais, l'italien, le turc ?...

 

Christina Bauer (Elle réfléchit) : « Oui, c'est vrai étudier les langues me passionne depuis mon plus jeune âge. J'ai choisi d'apprendre l'italien car j'avais l'objectif d'aller un jour jouer là-bas. En Turquie, j'ai également appris la langue. Je voulais absolument communiquer dans la langue du pays dans lequel je jouais. J'étais la seule joueuse étrangère à être en mesure de répondre à une interview en turc. Le PDG du club en personne m' félicité ; c'est très apprécié et appréciable. Ça amène quelque chose en plus dans les relations aux autres. Ça m'intéresse beaucoup en effet. »

 

 

 

 Votre fille sera-t-elle la troisIème 
 génération de volleyeurs ? 

 

Christina Bauer (Elle se tourne et s'adresse à sa fille présente) : « Elle est assise dans le canapé, elle regarde un dessin animé. »
- (Elle l'interpelle) : « Dis-moi, est-ce que tu feras du volley comme maman plus tard, est-ce que ça te plairait de jouer au volley ? »
- (Petite voix) : « Oui comme maman ! »
- (Christina explose de rires et reprend) : « Pendant que nous faisons l'interview j'ai posé une poche de glace sur mon pied et je viens de m'apercevoir que ma fille m'imite ! Elle est dans le canapé et elle s'est enroulée une serviette autour du même pied que moi, je n'avais pas vu qu'elle m'imitait ! »
(Rires communicatifs)
- (Elle reprend) :  « Peut-être que je l'inscrirais au judo dans un premier temps, le volley on verra après. »

en off

 On sait que la vie d'athlète de haut niveau, c'est être tout le temps en déplacement, en bus, à l'hôtel et que c'est un rythme intense tant sur le terrian qu'en dehors ? Appréciez-vous plus de jouer à domicile aménagé selon votre taille ou cela ne vous pose pas de problème particulier d'être ailleurs ? ... 

 

Christina Bauer : « Au contraire, en déplacement, je me laisse guider, je ne me charge de rien : c'est entraînement, resto, repos. Je dors beaucoup plus maintenant quand je suis en déplacement quel que soit le lieu. Je sais que mon conjoint gère tout à la maison pendant ce temps !
Sérieusement, plus jeune, je voulais absolument voyager, aller partout, très loin, rigoler avec les copines, faire la fête. Aujourd'hui, c'est un autre rythme, je suis plus posée et organisée. Quand j'avais 20 ans, je me demandais comment faisait les joueuses de 30 ans pour être encore en haut-niveau. J'ai compris la recette ! La routine évolue, est tout autre. Le rythme change.
Mon hygiène de vie aussi a changé, mon alimentation aussi ; grâce à mon conjoint, qui n'est pas sportif professionnel (il travaille dans l'informatique), je fais attention. Par exemple, il mange beaucoup moins de sucre que moi. L'alcool, les sorties c'est devenu occasionnel maintenant (rires) »

 

 

 Quel est votre ou vos prochains objectifs ? 

 

Christina Bauer : « Les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont mon dernier 'grand' objectif sportif en France. Ensuite, je vais partir jouer la première édition de la League One Volley-ball (LOVB) aux États-Unis. Je prends l'entraînement dès novembre 2024. La saison ira jusqu'en avril 2025. En parallèle, je pourrais finir mes études pour démarrer mon après carrière sereinement. Je prépare actuellement un BBA (Bachelor Business Administration) à l’EDHEC. 
C'est une belle opportunité de partir jouer là-bas, de vivre un nouveau challenge, tout en pouvant concilier mes études et ainsi avoir l'assurance de finir - ou plutôt entamer - la transition en douceur ... »

actualité

Son expérience en Équipe de France, ses saisons en club, Christina Bauer publie régulièrement ses moments de vie professionnelle et quelquefois perso sur son compte Instagram.

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 Remerciements 

 

Merci, Christina, d'avoir accepté cette interview et confié vos photographies pour l'illustrer 😉

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