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interview - portrait
© Mam' Issabré
Publiée le 06 janvier 2025.
© Mam' Issabré
Rencontre avec l'énergisante Mam' Issabré est connue du grand public pour animer quotidiennement l'émission "Tonic Bien-être" sur l'antenne de la radio lyonnaise "Tonic Radio" depuis 2012.
Mais Mam', c'est aussi la créatrice du qualitatif podcast "Dans ma Kaze", une présentatrice professionnelle d'événements, une maman solo qui assure et, une comédienne humoriste, co-auteure de son propre 'seule en scène' espièglement intitulé "One Mam' Show".
Pour 1MÊTRE90, Mam' a accepté de se confier sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 1m83 (sans ses inséparables talons !).
Retour sur son enfance et ses rêves déjà bien déterminés, sur son expérience dans l'univers de la mode & des miss et sur sa riche palette de métiers pour lesquels elle ne changerait pour rien au monde son mode de vie.
Confidences également sur les émotions discrètes d'une Mam' hypersensible en marge des 'spotlights'.
© Mam' Issabré
«
À 18 ans, j'avais envie d'être une star que les gens reconnaissent, oui être 'connue' : être miss, être animatrice radio, être pourquoi pas actrice de cinéma aussi !
Aujourd'hui, à 42 ans, je suis plus confiante sur plein de choses. Donc j'éprouve plus l'envie de vivre heureuse et cachée … Disons que désormais, j'ai envie d'être reconnue pour mon travail et non plus pour mon image, tout ce qui a trait à l'apparence.
Je trouverais ça cool en fait, qu'on dise plus de moi : "Eh, mais Mam' … Elle assure !... Elle fait partie des meilleures".
»
© Mam' Issabré
Quelle enfant étiez-vous à l'école, dans vos jeux ?...
Mam' Issabré : « Toute petite, j'étais déjà très grande, mais pour autant je n'ai jamais eu la sensation de l'être ou pas. Mes souvenirs d'enfance se portent plus sur les copains, les goûters d'anniversaires et les jeux, que sur la différence de taille que j'avais avec eux. À la maison, le fait d'être à l'école la plus grande de tous mes camarades de classe n'était pas un sujet de conversation. Mon père mesurait 2m00, ma mère mesure 1m72, mes oncles, mes cousins, toute ma famille est grande. Nous sommes quatre enfants, j'ai trois frères qui mesurent aujourd'hui 1m92, 1m90 et 1m88 - ils jouent tous au basket -. et moi je mesure 1m83. Mon frère aîné de 14 mois a plus été mon repère car nous avons grandi côte à côte niveau taille. Après, je n'ai jamais eu de poussée de croissance soudaine, j'ai toujours grandi progressivement. À 6 ans, j'en paraissais 8. Il y a eu quelques remarques d'adultes qui pensaient que j'avais forcément redoublé, alors que non, j'avais une scolarité normale ! Mais cela ne m'a pas heurtée.
À la récré, je jouais beaucoup à la corde à sauter avec les copines … Et à l'élastique ! Et l'élastique, c'est cool quand tu es grande en général, car les copines qui le maintiennent le positionnent en premier au niveau de leurs chevilles, puis le remontent à leurs mollets, puis à leurs genoux et, pour moi exclusivement, elles le montaient jusqu'à leur taille ! Et j'adorais ce moment car j'étais la seule à pouvoir sauter en un seul coup à cette hauteur ! Je produisais chez elles un peu cet effet 'Waouh'!... Et j'adorais ! (rires)
En classe, j'étais bonne élève. Je savais que j'avais des capacités, mais je me contentais de la moyenne. J'étais aussi très bavarde, ça oui, déjà !!! (rires)
Enfin, j'étais une petite fille très girly. Ma maman tenait une boutique de vêtements à côté de Lyon alors j'avais une garde-robe déjà très remplie ! Comme le midi je ne mangeais pas à la cantine, il m'arrivait souvent de partir en pantalon le matin parce qu'il pleuvait et de retourner l'après-midi à l'école en jupe parce que la météo s'y prêtait. J'adorais m'habiller, choisir mes tenues, accessoiriser. Ma mère me faisait des petites tresses en me mettant des rubans assortis à mes tenues. (sourire) Très tôt, j'ai eu cet attrait pour la mode. »
À quel âge avez-vous finalement perçu le regard des autres sur votre taille ? À quel moment vous êtes-vous dit : "il y a un truc quand même ?!"...
Mam' Issabré : « Je pense avoir pris réellement conscience de ma taille à mon arrivée au collège. De mémoire, en 6-ème, je devais mesurer 1m68-70. Lors des boums, les garçons ne m'invitaient pas à danser les slows ou alors, ils m'invitaient en rigolant - différence de taille oblige ! -. Ils me regardaient en levant la tête, mais là encore je ne l'ai jamais mal vécu. Moi généralement, j'étais assise à côté du bar à bonbons, je mangeais des bonbecs et les regardais danser, ça m'allait ! (rires) Au collège, j'étais plutôt la bonne copine à vrai dire, très protectrice, toujours enjouée, assez grande gueule aussi ! On ne m'a jamais demandé "tu veux sortir avec moi ?" Les filles comme les garçons cherchaient refuge auprès de moi. Les copains m'élisaient comme déléguée de classe car ils savaient que, s'il fallait envoyer quelqu'un pour parler, défendre leur cause auprès des profs, ils pouvaient compter sur moi - et j'y allais ! - (rires)
En fin de compte, je n'ai jamais eu de vraie réflexion blessante sur ma taille ; peut-être est-ce aussi dû au charisme que je dégage de par ma "grande gueule". Peut- être que c'est plus cela qui intimide les gens, plus que ma taille.
Au lycée, en classe de seconde, je mesurais 1m76. Après le BAC, j'ai atteint mon mètre 83. Je me souviens d'ailleurs, au moment d'entrer dans la vie d'adulte, m'être faite plusieurs fois cette réflexion lorsque je voyais des gens qui ne dépassaient pas le mètre 80, je me disais : "C'est bizarre, pourquoi ils ne font pas la même taille que moi ? Ils sont vraiment petits les gens dans la vie ?!" (rires) Après oui, parmi les femmes que vous avez déjà interviewées, je suis une petite parmi les grandes … »
Quels étaient vos rêves ?
Mam' Issabré : « Jeune, j'ai eu très tôt à l'esprit de vouloir travailler soit dans la mode, soit dans l'univers de la radio, de la télévision. Et je me rappellerais toujours de la phrase de mon père quand j'ai parlé à mes parents de mes envies pour le futur ; il m'a dit "Quitte à choisir entre deux métiers sans avenir, choisis un métier qui te plaît dans la mode, comme ça tu habilleras ta mère !" (rires) J'ai donc fait un BAC Pro stylisme et, grâce à mes parents, qui financièrement ont pu me le permettre, j'ai eu la chance de suivre mes études dans l'école privée SUPDEMODE à Lyon. Mais au final, je me suis rendue compte que la couture, comme le dessin n'étaient pas les trucs qui m'animaient le plus - je déteste dessiner en vrai ! - ; mais j'ai eu une prof géniale, passionnée, qui m'a donnée envie de m'accrocher jusqu'au bout. Pendant mes études, j'ai également fait du mannequinat et j'ai réalisé que ce qui me plaisait dans la mode, c'était le moment du show, l'ambiance, l'effervescence au moment du défilé, toute l'organisation autour, plus que tout le travail en amont. Aussi, dès que j'ai reçu mon diplôme, j'ai dit à mes parents super déterminée : "Ok, maintenant, je m'attaque à mon second objectif, faire de la télévision ou de la radio". »
© Mam' Issabré
Juste avant d'évoquer l'univers des médias, vous avez dit avoir fait du mannequinat. Pour beaucoup de grandes, se mettre en avant et assumer le regard d'autrui sur leur corps peut leur paraître insurmontable. Êtes-vous, vous-même, passée par cette étape d'appréhension ou pas du tout ?
Mam' Issabré : « De souvenirs, je n'ai jamais eu d'appréhension à monter sur scène. Enfant, j'ai fait du théâtre ; j'étais inscrite dans une MJC. Avec d'autres filles, je faisais également de la danse. J'ai toujours eu ce côté très artistique dans mes loisirs ; je pouvais m'exprimer sous toutes les formes. C'est cette assurance acquise durant mon enfance qui m'a certainement permis de me lancer dans le mannequinat sans crainte. Et curieusement, ce sont des 'petites' (rires) d'1m60-65 qui me demandent souvent "comment tu fais pour t'assumer ?!" (rires)
J'ai remarqué cela, c'est vrai : quand je mets des talons, les gens ont le réflexe de regarder mes pieds, puis me disent : "mais tu es déjà grande pourquoi tu mets des talons, ne t’en as pas besoin ?!" Mais en fait, je mets des talons parce que j'en ai juste envie !!! (rires)
Je n'ai jamais eu de difficulté à prendre la parole, à parler, à me mettre en avant. Je me rends compte d'ailleurs aujourd'hui, grâce à mon métier d'animatrice/présentatrice, de l'impact de ma voix sur les gens, ils l'identifient, la retiennent. Ça, ça m'interpelle plus que leur regard sur ma taille ! (sourire) Et puis de toutes façons, je suis grande, donc de toutes façons on me voit ! J'aime parler donc autant qu'on m'entende pour ce que j'ai à dire ! » (rires)
Vous avez aussi expérimenté l'univers des concours de miss ?! …
Mam' Issabré : « Oui à 17-18 ans, une amie de ma maman qui tenait une boutique de vêtements et qui faisait partie du comité des miss, m'a incitée à me présenter. J'ai participé à l'un des concours et ai fini dauphine ! Mais ce que je retiens avant tout de mon parcours dans le milieu des miss, outre mon expérience de présidente du comité Miss Rhône pendant quatre ans, ce sont toutes les rencontres que j'ai faites, de supers rencontres. Oui, au-delà des miss et au-delà du côté pro, il y a vraiment une ambiance très familiale autour de cet univers. J'ai aujourd'hui beaucoup d'amies proches rencontrées à cette période de ma vie. Je suis notamment très amie avec Ariane Quatrefages, qui a été la 3ème dauphine de Sonia Roland et qui est, aujourd'hui, également mon agent. »
Revenons aux médias, votre second objectif de vie, parmi votre palette de plusieurs vies !... Vous avez commencé la radio en 2008, à 26 ans. Racontez-nous le comment de votre parcours médiatique …
Mam' Issabré : « J'ai toujours eu cette envie forte de faire de la télévision et/ou de la radio. Sur quel sujet, de quelle nature, je ne savais pas. Du journalisme ? Non. Ce que je voulais surtout c'était de parler aux gens. Mes débuts à la radio sont le fruit du hasard. Je présentais un défilé de mode et la personne qui l'organisait m'a incitée à exprimer, au cours de la soirée, mon envie, ma motivation à faire de la radio auprès d'un directeur de radio présent à cet événement. Je me suis lancée, ma chance m'a été donnée. Après ce sont vraiment des rencontres successives qui ont guidées mes pas. Les évolutions de parcours en radio se passent ainsi : d'une saison à l'autre, on vient vous chercher, on vous propose des trucs. C'est en réalité un petit monde les médias ; comme dans le monde du sport, il y a des mercatos à chaque saison. »
En juin 2024, vous avez lancé votre podcast "Dans ma Kaze", pouvez-vous nous en dire plus ?
Mam' Issabré : « Oui, si dans mon métier je parle quotidiennement aux gens, j'avais fortement envie de les faire parler à leur tour. J'aime bien écouter les gens. C'était devenu important pour moi de lancer ce podcast, pour permettre à des gens de s'exprimer à leur tour car leur histoire mérite d'être portée, le format que j'ai actuellement en radio ne me le permet pas. Le podcast est donc un format d'expression complémentaire. J'adorerais me voir confier une libre antenne, ça me plairait beaucoup. Mon rêve serait d'animer un "talk-show", mener un show à l'américaine aimerais trop! Recevoir des personnes en public pour aborder différents sujets de société comme je le fais dans mon podcast pour développer des sujets comme la transidentité, la résilience, etc. »
Oui, d'ailleurs, les thèmes que vous abordés dans votre podcast sont assez éprouvants, forts. Comment faites-vous pour ne pas plonger dans des émotions un peu "dark" ?
Mam' Issabré : « J'essaie effectivement de ne pas trop m'impliquer émotionnellement ; les témoignages sont, c'est vrai, costauds parfois, mais l'enseignement que l'on peut tirer de leur résilience l'est tout autant. Le podcast qui a notamment le plus marqué les auditeurs·trices est l'histoire de Killian, 18 ans, dont son père a tué sa mère sous ses yeux avant de se donner la mort. (silence) Il m'a accordé sa confiance en acceptant de me confier son témoignage et m'en a remerciée car le format permet de libérer la parole, mais en fait euh … Non ! C'est lui qui est extraordinaire. L'humain est méchant, mauvais, mais on trouve toujours de belles personnes et on essaie de tirer des leçons de ces histoires. (émue) Moi de toute façon, je voudrais être une sauveuse de l'humanité !!! (rires) »
Et Mam', outre sa quotidienne radio, son podcast, la présentation d'événements et sa vie de maman solo… Mam', c'est aussi une humoriste ! Comment en êtes-vous venue à monter votre propre seule-en-scène pertinemment intitulé "Mam' One Show" ?
Mam' Issabré : « La scène c'est "l'endroit" où je suis bien. J'aime mettre à l'aise les autres, ça me challenge aussi. Avoir un public qui interagit c'est génial. Alors pourquoi un seul en scène ? Tout simplement parce que cela faisait des années que je disais à tout le monde qu'un jour j'allais faire un one-woman-show, à force que l'on me dise que j'étais drôle à chaque fois que j'ouvrais la bouche. Je me disais depuis longtemps puisque je fais rire, il va falloir que je fasse quelque chose… Et puis, un jour, mon meilleur ami m'a dit "Dis donc, cela fait des années que t'en parle de ton spectacle et on ne voit jamais rien arriver!" Ça m'a piqué dans mon égo, net.
Comme la décision de créer mon podcast s'est faite en une nuit, la décision de me lancer s'est faite peu de temps après sa remarque.
Je travaillais alors pour la radio lorraine LOR’FM quand l'humoriste Julien Strelzyck m'a parlé d'un tremplin pour l'humour qui se tenait sous une semaine ; pour y participer je devais écrire cinq minutes de spectacle. Ça a été le commencement, puis tous les soirs pendant plusieurs mois j'ai joué un quart d'heure, puis j'ai joué en été les premières parties de l'humoriste Jefferey Jordan … Ces premières parties m'ont vraiment permis de me tester car être en première partie, c'est vraiment à double tranchant : soit on fait un flop, les gens se font chier et regardent leur téléphone pendant que tu joues, soit ils t'écoutent et là, c'est super.
Enfin, le théâtre dans lequel je jouais m'a dit : "on est en août, prépare-toi pour février pour jouer dans son intégralité ton propre spectacle" …
Après pour me lancer, je l'ai joué maligne, je ne l'aurais jamais fait seule, sans préparation. J'ai été épaulée par Jacinthe Canet, ma co-auteure. De son côté, elle écrivait des livres très girly, on a mêlé nos histoires de rencontres sentimentales, de nos galères, etc, ça a matché. J'ai également eu la chance d'être coachée par l'actrice / humoriste Claudia Tagbo.
Ma capacité à apprendre et à intégrer de nouvelles choses facilement m'a servie. Puis je me suis dit ok, tu te sens prêtes à te jeter dans le grand bain, à mener un spectacle d'une heure … C'est le moment. Et puis je savais que les gens m'attendaient aussi par ce que j'en parlais partout, sur les réseaux sociaux également. Ça m'a donné la force. En moins d'un mois les 120 places du théâtre étaient remplies. J'ai joué mon premier spectacle pendant six mois, trois soirs par semaine et le matin j'étais à la radio. J'avais signé pour le jouer en octobre novembre et décembre 2019, il a été prolongé sur janvier, février, mars 2020, juste avant l'entrée en vigueur du confinement en raison de la Covid 19. »
Aïe, le confinement en pleine lancée ?!
Mam' Issabré : « Eh bien non curieusement ! (rires) Être coupée subitement de la scène ne m'a pas gênée car je venais d'avoir la confirmation que j'étais enceinte ! Donc j'ai pu vivre ma grossesse, la naissance de ma fille, prendre le temps de songer, puis d'élaborer mon second spectacle… J'ai repris les chemins de la scène en octobre dernier et joué ma dernière le 28 décembre. »
Des dates en 2025 ?! …
Mam' Issabré : « Avec ma manageuse, nous sommes en train de voir comment nous pourrions organiser la future programmation. Si pour le premier spectacle tout le monde m'attendait - et que je n'avais pas d'enfant - , le second, je l'ai vécu différemment : il y avait moins cet effet de surprise de mon côté, comme du côté de mon entourage et puis je devais gérer ma vie de maman solo également. Donc on est en train de préparer des conditions optimales, mais aussi de retravailler les textes pour me permettre d'intégrer des portions où je serais plus en freestyle, en impro, librement en interaction avec le public.
"Ma vie est sur scène", que ce soit en tant qu'animatrice/présentatrice pour des événements, des séminaires, des concours de miss, la télé, la radio … ou en tant qu'artiste. Conjuguer toutes ces facettes pour 2025 est mon objectif. Si j'arrive à tout concilier, la reprise de mon 'one woman show' sera le clou ! »
© Mam' Issabré
Au regard de votre parcours, auriez-vous un sentiment de fierté ou un sentiment d'accomplissement à nous partager ? …
Mam' Issabré (elle réfléchit) : « Clairement, je ne gagne rien financièrement sur plein de choses que j'entreprends et que je développe quotidiennement, comme mon podcast par exemple, mais en soit cela m'est égal car je prends avant tout du plaisir dans tout ce que je fais, en chaque chose, en chaque projet. Après, je vais dire que tant que mon métier d'animatrice la radio et la scène me rémunèrent, je ne changerai rien de ma vie, pour tout au monde. Je suis une passionnée, si j'ai envie de vivre quelque chose, je le fais. J'ai fait le choix de vie de vivre de mes passions.
Être dans un bureau toute la journée, quémander pour placer un jour de congé, exécuter sans en trouver de sens, etc. Pas pour moi, tellement pas. J'apprécie la liberté que m'offre mon choix de vie. La liberté c'est génial, pouvoir avancer, mener ses projets sans avoir de questions à poser à personne. C'est sûr qu'à côté il y a toujours la question de la sécurité de l'emploi qui est en suspens, mais ma vie aujourd'hui telle qu'elle se déroule me comble. Il y a comme cette forme d'accomplissement et de fierté d'être en adéquation entre moi, mes jeux enfants, mes rêves d'étudiantes et ma vie concrète aujourd'hui. Petite, j'étais déjà un peu dans la lumière avec mes trois frères qui gardaient toujours un œil sur moi, sur ce que je faisais, ce que j'entreprenais ; mes frères sont un petit peu fans de moi, de mon parcours … (rires). Je vis la continuité de ma vie de petite fille en quelque sorte.
À 18 ans, j'avais envie d'être une star que les gens reconnaissent, oui être 'connue' : être miss, être animatrice radio, être pourquoi pas actrice de cinéma aussi !
Aujourd'hui, à 42 ans, je suis plus confiante sur plein de choses. Donc j'éprouve plus l'envie de vivre heureuse et cachée … Disons que désormais, j'ai envie d'être reconnue pour mon travail et non plus pour mon image, tout ce qui a trait à l'apparence. Je trouverais ça cool en fait, qu'on dise plus de moi : "Eh, mais Mam' … Elle assure !... Elle fait partie des meilleures". »
Au moment de vous lancer aviez-vous des modèles en tête, des personnalités médiatiques qui vous inspiraient ?
Mam' Issabré : « J'aimais bien et j'aime toujours bien Karine Le Marchand. Je trouve que c'est une femme qui englobe tout : elle sait être stricte tout en étant détente à la fois, oui très carré quand il le faut et tellement humaine à la fois. Je la trouve inspirante en cela.
Je trouve aussi Nikos Aliagas est très charismatique. Je me souviens avoir été co-animatrice d'un show à Grenoble avec lui. Quand on m'a annoncé que j'allais animer avec lui, les jours précédents notre rencontre ont été l'attente la plus longue de ma vie !!! 48h avant son arrivée, j'étais encore avec mes fiches à répéter, répéter. Puis il est arrivé, on a parlé, il m'a dit "tu vas gérer, comment veux-tu que nous fassions ?" Il m'a mis à l'aise direct. (sourire)
Sinon je suis très tôt devenue difficilement impressionnable ; nous sommes tous des humains avant tout. Mon père me disait "Ce sont des gens comme tout le monde, comme nous, tu les respectes et tu te fais respecter !" De par mes métiers je rencontre beaucoup de personnalités, des stars, des chanteurs ... Le côté 'Waouh' face à des peoples je l'ai eu à mes débuts : j'ai interviewé Wycleef Jean des Fudgees, le chanteur latino Papa London, … Mais plus maintenant. Car oui, ce sont des gens comme tout le monde, qui travaillent… »
Vous arrive-t-il quand même d'avoir peur ?
Mam' Issabré : « Peur de quoi ? Non, je ne crois pas avoir le sentiment de peur en moi, les angoisses liées à la pression me motivent plus, me challengent, me poussent à me dépasser. Si c'est ça la peur, je la trouve au contraire stimulante ! (elle marque une pause) Non, mais si en vrai, j'ai peur d'une chose : mourir ! (rires) Ma peur c'est de mourir, oui. Accoucher aussi j'ai eu peur, mais ça s’est très bien passé ! Sur quoi je pourrais avoir peur ?... Oui, bah, si ! Quand un homme me plaît vraiment et que j'ai du mal à le lui dire, la peur du râteau je l'ai (rires) car je sais que mon égo va prendre cher. Je suis une hypersensible et certains hommes peuvent vraiment m'impressionner… »
Vous, dont c'est le quotidien d'interviewer les autres, ça vous fait quoi, là, cette inversion des rôles, le fait de vous faire interviewer à votre tour ?
Mam' Issabré : « Eh bien j'aime bien en fait !!! J'ai l'impression d'être une star !!! (rires) Je suis bien ! (sourire) Plus sérieusement, dès que, à travers des interviews ou autre, j'ai la possibilité de faire passer ce message qu'on a qu'une seule vie, hey les gens on a qu'une seule vie !!! (rires) Il faut la vivre et arrêter de se prendre la tête !!! Je réponds favorablement ou je propose également. On est noirs, on est blancs, on est grands, on est gros ou je ne sais quoi … Et alors ? À côté de nous, il y a des gens qui ont des parcours de vie cassés, brisés, éprouvants, … Avancez, donnez-vous les moyens d'avancer ! »
© Mam' Issabré
Comme tout le monde, il y a des jours où on est moins en forme, qu’on n’a pas trop envie, qu'est-ce qui vous rebooste ?
Mam' Issabré : « Pas envie de bosser, c'est vraiment très rare car je n'ai pas l'impression de travailler. Si j'ai une baisse de régime, le truc qui me remets immédiatement dedans c'est de mettre une chanson que j'aime bien et danser ! J'adore danser ! Et puis, à la radio, entre les morceaux, on rigole entre collègues, on papote, on mange des croissants, boit des cafés, mange des chocolats … Des fois, oui, ça m'est arrivé d'avoir envie de pleurer pour des raisons personnelles qui ne regardent que moi, mais on reste focus. Je reprends le micro sans problème et j'y mets l'énergie attendue car je sais qu'il y a des gens derrière qui m'écoutent pour recevoir des énergies positives ! »
En off, quels sont vos loisirs ? Comment vous ressourcez-vous ?
Mam' Issabré : « Je fais pas mal de bouffes entre copines ; oui je vois mes copines. À l'époque on allait au ciné. Les moments entre amis sont les moments où je me ressource, être avec mon entourage proche, discuter, se confier s'écouter entre nous
Et puis il y a ma fille, ma priorité dans ma vie ! Elle a 4 ans, aujourd’hui elle m'a fait un joli tableau avec du sable magique.
C'est ma petite jumelle, il y a un mimétisme de sa part qui est marrant. Elle aime les fringues, comme moi, elle a du caractère comme moi… En 2040, elle sera miss Univers ou à l'Elysée ! (rires)
Elle va dans une école où elle porte un uniforme, alors en dehors, on soigne nos looks. Personnellement, j'ai la chance de côtoyer des créateurs, devenus des amis, qui me réalisent des robes sur-mesure. Ma grande taille n'est pas un problème pour mon dressing. La petite fille que j'étais qui avait sa penderie et rêvait devant les défilés et les boutiques de mode, a aujourd'hui des robes qui sont moulées sur moi ! Ma fille prend la même direction, elle aime prendre soin d'elle, tout comme moi. L'autre jour, elle m'a dit : "Maman, je te fais ton "out fit of the Day"". (rires) Elle me fait rire autant qu'elle me surprend ! L'autre jour aussi, elle m'a dit : "Mam' Tu peux me passer la Play List de mon anniversaire ?!!" - "Playlist !", à 4 ans ! » (rires)
Et vous Mam', c'est quoi votre 'private' playlist ?
Mam' Issabré : « Ah ! Moi c'est inconditionnellement Mickael Jackson, Bruno Mars aussi et, j'ai découvert récemment l'univers de Teddy Smith que j'aime beaucoup. Sinon côté femmes, en fait je préfère les chanteurs, les voix des chanteuses m'agacent un peu, les voix perchées, un peu aigues, dans la démonstration vocale, ce n'est pas trop mon truc. Mis à part Beyonce, bien sûr, là c'est Beyonce !! Sinon, j'aime beaucoup les vieux artistes, le grain de leurs voix renferment beaucoup de vécu, d'âmes. »
Mam' publie régulièrement son actualité, ses moments de vie professionnelle et parfois perso sur son compte Instagram
Remerciements
Merci, Mam', d'avoir accepté cette interview et confié vos photographies personnelles, et celles réalisées par le photographe Jessim Ferraro, pour l'illustrer 😉
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