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interview - portrait

© Victor Charlet

Publiée le 01 octobre 2024.

Victor Charlet,hockeyeur
sur gazon

Victor Charlethockeyeur
sur gazon

© Victor Charlet

Victor Charlet est un joueur français de hockey sur gazon, capitaine de l'Équipe de France depuis 2013.

Après dix années passées dans le championnat belge, où le hockey est un sport national, vécu des Coupes d'Europe, des Coupes du Monde et les Jeux Olympiques de Paris 2024, il évolue depuis septembre 2024 au sein du Polo Hockey Club de Marcq-en-Barœul.
Parallèlement à sa carrière d'athlète, Victor exerce en tant que préparateur physique & mental et anime des conférences en entreprise.

Pour 1MÊTRE90, Victor a accepté de se confier sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 1m96

Retour sur son enfance, sa découverte du hockey, son tempérament de compétiteur et sa philosophie de vie d'athlète de haut niveau.
Confidences également sur son second métier et ses futurs challenges sportifs.

«

© Victor Charlet

Tous les athlètes avec qui j'avais discuté avant les Jeux et qui les avaient vécu au moins une fois dans leur vie, me tenaient ce discours : "les Jeux, c'est à part, c'est indescriptible" … 

 

Quand tu les entends dire ça, tu les crois, tu imagines comprendre, mais en réalité tu ne comprends profondément leurs émotions que lorsque tu les vis à ton tour. À côté, une Coupe d'Europe ou une Coupe du Monde c'est vrai que c'est différent à vivre.

 

Les Jeux … J'ai aimé et j'ai envie d'y regoûter ! 

»

enfance

© Marc Lequint 

 Quel enfant étiez-vous, à l'école et en dehors ? 

Victor Charlet : « Enfant j'avais beaucoup d'énergie, j'adorais le sport, il fallait que je bouge. Passer du temps dans les livres, ce n'était pas mon truc. À l'école, la récré était ma passion ! À un tel point que les professeurs ont demandé à mes parents si quelqu'un pouvait me prendre pendant la pause déjeuner pour m'aider à me canaliser ; j'avais en effet pris l'habitude d'avaler mon repas et de sortir vite de la cantine pour aller courir partout, dans tous les sens, jouer au foot avec les copains. Et comme je jouais comme un malade, les après-midis, en cours, j'étais explosé. Résultat, j'ai eu une nourrice. Heureusement, il y avait un parc à proximité de la maison de mes parents où je pouvais continuer à aller pour me dépenser. Ce parc c'était 'mon' terrain de jeux.
À la maison, le sport a toujours eu une place centrale. Ma mère était prof d'Éducation Physique et Sportive, mon père, lui, en faisait beaucoup pendant ses temps libres. On regardait les compétitions sportives à la télévision. Les dimanches soir, je négociais tout le temps pour voir la 1ère mi-temps du match de foot. Je faisais des deals avec mes parents. Et au final c'est arrivé très souvent que je regarde les matchs dans leur intégralité ! (rires)
J'ai toujours été un mordu de foot, j'ai commencé à y jouer à l'âge de 6 ans. J'étais très rapide, la vitesse était ma qualité et je pense que d'avoir pris conscience de cette qualité est ce qui m'a permis de prendre confiance en moi. Jeune, je n'ai jamais été très grand ; je faisais partie des plus grands, mais sans les dépasser non plus. C'est au lycée que j'ai poussé d'un coup. J'ai rapidement pris en taille et en poids. Après le fait de devenir grand ne m'a jamais réellement travaillé, mon père, mon grand-père, mes oncles, mes cousins le sont ; c'était naturel que je le sois aussi. J'ai bien vécu mon adolescence, ne me suis jamais questionné sur le fait de devenir très grand. C'était plutôt valorisant dans mon esprit de le devenir, une fierté. Je trouvais ça chouette. »

 

 Vous étiez féru de foot, quand et comment avez-vous été happé par le hockey ? 

Victor Charlet : « Le hockey a commencé à m'intéresser dès l'âge de 4-6 ans, mais c'est à mon entrée au collège, à Wattignies, que j'ai commencé à le pratiquer. Pour les cours de sports, on utilisait les infrastructures du CREPS qui se trouvait à côté. Le hockey était proposé au programme, tous mes amis en faisaient, j’ai essayé et ça m'a plu. Une section sportive s'est ouverte, j'ai donc pu continuer à pratiquer le foot en parallèle, donc ça m'allait. Les lundis et vendredis, je faisais du foot entre midi et deux et, les mardis et jeudis je faisais du hockey. 
Enfant, j'ai toujours pratiqué deux sports en même temps. C'était un besoin. J'ai aussi fait du tennis à la même période où je faisais du volley.

Pour le tennis, je n'ai d'ailleurs pas accroché, je trouvais cela trop scolaire : travailler les coups droits un jour, puis travailler les revers un autre jour … C'était répétitif, je n'y trouvais pas la liberté, la notion de jeu, l'amusement. 
Dès mon plus jeune âge, j'ai eu un tempérament de compétiteur. Au hockey, j’ai vite progressé et atteint un bon niveau, malgré le fait d'avoir commencé tardivement. Puis, il est arrivé le moment où il m'a fallu faire le choix entre le foot et le hockey. Ma prise de décision a été plutôt fluide. C'était une évidence pour moi du point de vue sportif et aussi du point de vue du collectif ; j'avais des potes dans les deux sports, mais les vrais potes, ceux dont je me sentais le plus proche étaient ceux avec qui je jouais au hockey. Donc comme dans ce sport j'alliais la performance et le plaisir d'être avec mes meilleurs potes, je me suis lancé à 100%. Le hockey sur gazon a alors pris une place centrale dans ma vie. Et puis c'est un sport sain, on se connait tous. En plus, je trouve les règles très bien pensées. » 

 

 Avez-vous déjà été en difficulté pour vous équiper du fait de votre taille ? 

 

Victor Charlet : « Non, pour s'équiper c'est assez simple et les clubs savent très bien orienter leurs licenciés. L'achat des protections est un peu onéreux, c'est vrai, mais investir dans du bon matériel est nécessaire. »

métier

métier

© Victor Charlet

 Vous avez commencé le hockey sur gazon à l'âge de 12 ans. Six ans plus tard, en 2011, vous intégrez le club Lille M.H.C pour jouer en championnat Elite et, la même année, vous vivez votre première sélection en Équipe de France des - 18ans. Que s'est-il passé dans votre tête de jeune adulte à ce moment précis ? 

Victor Charlet : « J'étais déterminé et lucide à la fois. D'un côté il y a la phrase de Coubertin '"l'essentiel est de participer" avec laquelle je n'ai jamais vraiment accroché, car non, l'objectif est bel et bien de gagner ! (rires) J'ai toujours eu la volonté d'atteindre le haut niveau et de tout mettre en œuvre pour y évoluer le plus longtemps possible. Et d'un autre côté, en 2011, j'ai certes 17 ans mais j'ai pleinement conscience qu'on ne peut pas vivre du hockey sur gazon comme on peut vivre d'autres sports comme le foot, le basket, etc.
Donc j'ai abordé la situation en étant tout à la fois en mode 'compétiteur' et en mode 'plaisir' avec l'idée de savourer chaque compétition, chaque tournoi…
Comme tout athlète pro ou semi-pro , comme dans mon cas, j'ai dû très tôt faire des choix, faire des vrais sacrifices que ce soit dans ma scolarité, dans ma vie privée, etc., pour me donner les moyens de vivre ma vie telle qu'elle impose d'être vécue. J'ai une quête d’excellence, je suis perfectionniste, je ne m'en cache pas. J'aime aussi tout ce qui englobe le sport de haut niveau : l'hygiène de vie à adopter, les entraînements, le dépassement de soi, les challenges, les compétitions, la vie d'un collectif, …  Je suis convaincu que le chemin qui mène à la victoire est tout aussi riche à vivre que la victoire en elle-même. C'est un tout. Et combien même on n'arrive pas au résultat qu'on escomptait, il faut apprendre à se satisfaire, à valoriser le chemin que l'on a fait. »

 

 Vous avez commencé votre carrière en jouant au poste d'attaquant, puis êtes devenu défenseur. Ce changement de poste était-il un choix stratégique en raison de votre grande taille ? 

Victor Charlet : « Non pas en raison de ma taille. J'ai commencé au poste d'attaquant parce que j'étais rapide. Au hockey sur gazon, il n'y a pas cette notion de physique type affecté à tel ou tel poste. Le hockey est un sport complet, aussi bien techniquement, mentalement, que physiquement. Dans les faits, un joueur 'grand' peut être aussi habile qu'un joueur 'petit' à un même poste. C'est les compétences et les qualités de chacun qui déterminent le poste où l'on joue. Avec l'expérience du jeu, j'ai tout simplement préféré passer derrière. J'adore mon rôle de défenseur. » 

 

 Si ce n'est pas le cas sur le terrain, est-ce que lors des entraînements la grande taille est un facteur qui est pris en compte ? 

Victor Charlet : « Le travail de préparation physique dépend plus du poste où l'on joue. Mon physique a d'ailleurs évolué en même temps que ma carrière. De joueur 'grand', je suis devenu un joueur 'grand et costaud'. À l'entraînement, je pousse un peu plus sur les exos de musculation. Mon poids quand je cours (je pèse 100kg) est plus traumatisant pour mon corps qu'il ne le serait si j'avais été un joueur plus petit. »


 Des enfants d'une tête de plus vous ont-ils déjà approchés pour vous demander des conseils ? 

Victor Charlet : « Oui, il y en a déjà eu qui s'identifient un peu à moi. Je leur réponds que ce n'est pas un handicap d'être grand. Il faut au contraire essayer d'en tirer le max, d'en faire une force, un atout. La vitesse a été mon premier atout, j'en ai développé d'autres par la suite. Chaque physique présente des avantages comme des inconvénients. » 

 

 En tant que spectateur· trice, il est assez difficile de se représenter tout l'investissement qui mène au haut niveau, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre routine d'entraînement ? 

Victor Charlet : « Avec l'Équipe de France, mon temps de préparation est de l'ordre de 10 à 12 séances d'entraînements par semaine, généralement du lundi au mercredi de 09h à 16h. Les jeudis et vendredis, j'évolue aux côtés de mes coéquipiers dans mon club à Marcq-en-Barœul. Les samedis, c'est repos et chaque dimanche c'est match. C'était également un rythme similaire lorsque je jouais en Belgique. Pendant 10 ans, mon club Waterloo Ducks Hockey ASBL me permettait, comme à tout joueur étranger semi-pro, d'ajuster mes entraînements en fonction des demandes de nos équipes nationales respectives. En Belgique comme en Allemagne et aux Pays-Bas, le hockey sur gazon est un sport ultra médiatisé. En France, on commence doucement à faire parler de nous. En 2013, on a été vice-champions du monde. De la 25 -ème place a nos débuts, nous nous maintenons dans le top 8. C'est une belle progression pour notre sport. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 nous ont aussi amené de la visibilité. Les retours qu'on a eu ont été positifs : les gens ont apprécié de découvrir un sport collectif avec beaucoup de fair-play, des beaux gestes techniques. Personnellement, j'aime le bruit de la balle qui tape la crosse et ce détail a aussi séduit le public. » (sourire)

 

 Et dans ce rythme de vie soutenu ou vous jonglez entre vos emplois du temps, vous est-il déjà arrivé de ne pas avoir envie un matin d'aller à l'entraînement ou d'aller jouer un match ?… Et si oui, qu'est-ce qui vous remet sur les rails, vous rappelle pourquoi vous êtes là et que vous aimez être-là ? Une odeur, un lieu, une ambiance ? ... 

Victor Charlet : « Les gens pensent que faire du sport comme métier fait que notre vie est obligatoirement sympa. Mais comme tout le monde, il y a des jours où on n'a pas envie : on a mal partout, la météo est pourrie … Ce qui me fait avancer c'est de penser à mes objectifs, aux buts que je souhaite atteindre. Les Jeux Olympiques étaient mon rêve depuis le début de ma carrière. Donc, même si dehors il fait 5 degrés, je vais quand même aller courir. Le truc est de trouver et de penser à ce qui nourrit notre flemme intérieure. Dès qu'on se donne un objectif, il faut se l'ancrer en soi et entrer chaque jour dans cette réflexion de comment l'atteindre. »

fierté 

© Victor Charlet

 Vous évoquiez les Jeux Olympiques comme votre objectif de carrière. Est-ce à ce jour votre plus grande fierté ou en auriez vous une autre à nous partager ? Sinon un sentiment d'accomplissement ? 

Victor Charlet : « Sur le sentiment de fierté ou d'accomplissement, j'ai beaucoup de mal là à vous répondre. Je n'ai pas assez de recul sur ma carrière pour me prononcer. Et puis je ne suis jamais satisfait, donc je ne sais pas. Chaque jour, je suis dans le faire, dans l'action, dans tout mettre en œuvre pour réussir la prochaine étape. En 2023, mon équipe a participé à la Coupe du Monde, on avait pour vocation de jouer les Jeux Olympiques. Je me suis torturé pour arriver à atteindre cet objectif principal de ma carrière. Je l'ai atteint donc oui je suis fier sur ce point. Aujourd'hui, on vise la Coupe d'Europe en 2025, on rêve de la Coupe du monde 2026, on vise Coupe d'Europe 2027 et les Jeux Olympiques Los Angeles 2028 ! »

 

 Vous pensez 2028 ? 

Victor Charlet : « Tous les athlètes avec qui j'avais discuté avant les Jeux et qui les avaient vécu au moins une fois dans leur vie, me tenaient ce discours : "les Jeux, c'est à part, indescriptible"… Quand tu les entends dire ça, tu les crois, tu imagines comprendre, mais en réalité tu ne comprends profondément leurs émotions que lorsque tu les vis à ton tour.  À côté, une Coupe d'Europe ou une Coupe du Monde c'est vrai que c'est différent à vivre. Les Jeux … J'ai aimé et j'ai envie d'y regoûter ! (rires) Mais, après avoir vécu ceux de Paris, ceux de 2028, je les challenge différemment. Là, j'ai vécu tout ce qui fallait "en nourrissage d'ego", je ne sais pas si ça se dit ! (rires) Maintenant, je vais plus vivre dans le plaisir et dans le bonus. Los Angeles est mon objectif "bonus". Je veux réfléchir à comment l'atteindre en minimisant les sacrifices. J'ai une femme incroyable, je suis papa d'une petite fille, c'est ma nouvelle équipe. Il faut que l'on décide ensemble si les projets sont jouables. »

 

 Le plus beau sentiment d'accomplissement ou de fierté ne serait-il pas de savoir trouver cet équilibre, d'être en adéquation avec soi-même ? 

Victor Charlet : « Les gens me demandent souvent comment j'ai fait pour entrer en Équipe de France, pour faire les Jeux Olympiques, etc. Je leur réponds qu'il faut commencer par faire le sport qu'on affectionne pour les bonnes raisons : être compétiteur et apprécier les belles rencontres ; viser le résultat et apprécier le parcours réalisé. Plutôt que de compter le nombre de matchs perdus ou les titres, les victoires, je préfère prendre acte de ce que cela m'a apporté et de ce que je suis devenu en tant que personne grâce au sport. »

 

 Quand on vous demande de citer un hockeyeur qui vous inspire, vous répondez l'allemand Martin Haerner, double médaillé olympique en 2012 et 2016. Pourquoi lui ? 

Victor Charlet : « J'admire son évolution et son parcours pro. J'aimais surtout son calme, sa sérénité. En toutes circonstances, il donnait le sentiment de ne jamais être sous pression. Aujourd’hui, le hockey est de plus en plus physique. C'est un défi supplémentaire de ne rien laisser transparaître.
Sur le terrain, je suis tireur pénalité/corner, je regarde suis attentif à ce que font les autres joueurs pour m'inspirer également. 
Après, s'il y a un athlète qui m'inspire vraiment aujourd'hui, c'est le handballeur Nikola Karabatic. Pour moi, c'est le sportif N°1 en France et je trouve, à tord, que son parcours et palmarès est beaucoup trop minimiser ou reconnu du grand public car le hand est peu médiatisé. Son charisme, sa longévité, son combat, sa rigueur m'inspirent et forcent mon respect. J'aime sa philosophie du sport et sa philosophie de vie également. J'ai eu la chance de le rencontrer pendant Jeux Olympiques, c'était un rêve. J'ai fait une photo avec lui, c'était "la" photo que je rêvais de faire ! » (sourire ému)

en off

© Victor Charlet

 En parallèle de votre carrière sportive vous avez suivi des études en psychomotricité et exercez aujourd'hui en tant que préparateur physique & mental. Ce choix d'études vous a certainement et vous aide encore aujourd'hui encore indéniablement dans votre parcours. Était-ce une orientation calculée de votre part ou un précieux hasard ? 

Victor Charlet : « Non, mon choix d'études était réfléchi dès le début. J'ai fait un BAC psychomotricité thérapeutique car je trouvais que c'était parfaitement en lien avec le sport de haut niveau dans lequel je m'engageais. Toute la partie psychologique m'intéressait aussi. Trouver la bonne combinaison entre son corps et son esprit - l'équilibre, on en parlait - permet de savoir qui on est et aide à trouver les meilleurs choses pour soi. Donc ce cursus me permettait de mettre toutes les chances de mon côté pour forger mon mental et bien performer par la suite. 
Parler de préparation et de santé mentale a d'ailleurs été longtemps un sujet tabou. 
Avant quand tu prenais l'initiative d'aller voir un psy, c'était forcément associé au fait que tu étais malade. Pour ma part, j'ai toujours été de l'école "il vaut mieux prévenir plutôt que guérir" et donc de penser qu'il est pertinent de consulter un psy avec l'optique de s'améliorer. La psychomotricité permet à chacun de à mettre en lien son corps, ses émotions et sa vie psychique. »

 

 Vous donnez également des conférences en entreprise sur ces thématiques … Comment faites vous des ponts entre ces deux mondes ? 

Victor Charlet :  « Ces deux mondes sont finalement très similaires dans les approches qu'ils doivent mettre en œuvre. Sur de nombreux sujets, le sport de haut niveau s’inspire du monde de l’entreprise, comme le monde de l’entreprise s’inspire du sport de haut niveau. Par exemple, pendant longtemps, le monde du sport a négligé l'impact que le physique avait sur le mental, mais c'est exactement le même cas de figure en entreprise : l'impact de sa forme physique sur son intellect n'est pas assez prise en compte. Comment un homme ou une femme commercial·e qui se veut être un·e tueu·r·se  dans ses objectifs de ventes peut-il/elle obtenir le top du top dans ses résultats si avant d'arriver à un rendez-vous pro à 14h, il/elle engloutît une pizza à toute vitesse dans sa voiture ou un repas bien riche au resto ? Son cerveau sera moins performant. Idem pour l'employé·e assis·e derrière son écran d'ordinateur, il/elle va passer le reste de sa journée en mode 'somnolence'. Finalement la clef pour atteindre plus sereinement ses objectifs est de se mettre tout le temps en condition d'être prêt physiquement. C'est que font les athlètes. Étonnamment, beaucoup de gens n'ont pas conscience de ces liens de causalité avant qu'on ne leur expose. »

 

 Avez-vous toujours été à l'aise pour parler en public ? 

Victor Charlet :  « Je suis un anxieux de base … Mais lors de mes conférences, je ne me suis finalement jamais senti mal à l'aise. Dès le départ, ça a été assez fluide car mon récit repose sur mon histoire, mon vécu, sur ce que je pense. Je développe un sujet dont j'aime parler et échanger. »

 

 Que faites-vous de vos temps libres ?
 Pratiquez-vous des loisirs, d'autres sports ? 

Victor Charlet : « Aujourd'hui mes temps libres sont consacrés à ma famille, des balades dans la nature, en forêt avec mon chien. Je privilégie ses moments pour récupérer. Il y a une différence entre vivre son sport comme une passion et vivre son sport comme un métier. À aucun moment de la semaine, je ne m'autorise à aller dépenser mon énergie à jouer au foot ou pratiquer un autre sport, même avec des potes, même en mode loisir. Mon corps est mon outils de travail ; j'écoute ce qu'il accepte ou et ce qu'il n’accepte pas. Etre blessé engendre trop de pression, de douleur. Ces moments-là, de sport 'plaisir', viendront un jour et je sais que je les apprécierais. »

 Vous avez vécu des Coupes d'Europe, des Coupes du Monde, les JO. Quelle question, qui vous semble pourtant évidente, aimeriez-vous que les journalistes vous posent alors qu'ils ne l'ont jamais fait ? 

Victor Charlet : « Les questions relevant de la sphère psychologique ne sont pas souvent évoquées. C'est toujours un peu "vous avez gagnez ce match, qu'en avez-vous pensé ?" On ne nous demande finalement jamais "Avez-vous pris du plaisir ?" Comme s'il n'était pas concevable qu'un athlète puisse s'amuser. La base c'est de s'amuser, le reste suit. » 

 (nous sommes le mardi 17 septembre 2024
au moment de l'interview)


 Dimanche, vous avez joué votre premier match de la saison avec votre club de Marcq-en-Baroeul, votre équipe a gagné 3-0 contre le Racing Club de France. Vous êtes-vous amusé ? 

Victor Charlet (surpris) : « Oui, on a gagné oui ! » (rires)

 Et vous avez marqué deux buts !... 

Victor Charlet :  « Et oui, on a pris du plaisir ! » (grand sourire)

actualité

Son implication pour son sport, ses compétitions et victoires, Victor publie ses moments de vie pro sur son compte Instagram.
Pour le solliciter en tant que préparateur mental & physique et/ou intervenant en entreprise, voici son site Internet officiel : https://www.victorcharlet.com

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 Remerciements 

Merci, Victor, d'avoir accepté cette interview et confié vos photographies pour l'illustrer 😉

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