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interview - portrait

© Viking du ménage

Publiée le 03 janvier 2024.

Alexandre Cressiot,aliasle viking du ménage 

Alexandre Cressiot,alias
le viking du ménage

© Viking du ménage

Révélé au grand public en janvier 2020 par l'émission « Cleaners, les experts du ménage » diffusée sur la chaîne TFX, Alexandre Cressiot, alias le Viking du ménage, exerce en coulisses le métier de consultant - formateur en hygiène domestique.

Il est également créateur de contenus sur les réseaux sociaux et auteur de deux livres (parus aux éditions Leduc), dans lesquels il partage avec bonne humeur ses méthodes, astuces et recettes ménagères éco-responsables et économiques.

Pour 1MÊTRE90, Alexandre a accepté de se confier sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 2m05

Retour sur son enfance, sa passion pour les mangas et le basket, son entrée en apprentissage à 16 ans, ses 22 années passées dans la restauration, mais aussi sur le jour où après un bilan de compétences, il s'est donné les moyens de changer de vie pour être enfin en accord avec lui-même. 

Lorsque l'on veut quelque chose, 
il faut se donner la peine d'essayer car, 
dans tous les cas, on sera toujours récompensé
tôt ou tard, de quelque forme que ce soit.
Il faut se donner les moyens de croire
en soi pour croire en soi. 

Lorsque l'on veut quelque chose, il faut se donner la peine d'essayer car, dans tous les cas, on sera toujours récompensé
tôt ou tard, de quelque forme que ce soit.
Il faut se donner les moyens de croire en soi pour croire en soi. 

 Quel enfant étais-tu ? 

Alexandre Cressiot : « J'étais un enfant plutôt rêveur, timide, timoré, dans ma bulle. Physiquement, à 10 ans, j'étais déjà presque aussi grand que l'instituteur, c'est on ne peut plus flagrant sur les photos de classe. À 12 ans, je mesurais 1m70. J'étais très maigre, vraiment pas musclé, rien à voir avec aujourd'hui. Je n'étais pas bien dans ma peau, mais mon père m'a très tôt mis au sport. »

 

 Es-tu le seul grand de ta famille ? 

Alexandre Cressiot : « Mes parents sont assez grands pour des personnes de leur génération. Mon père est de 1943 et mesure 1m82, ma mère, de 1947, mesure 1m73. Un de mes grands frères mesure 1m94. Mon grand-père paternel, lui, mesurait pas loin des 2m00 ; il était de 1909. Donc oui, mes gênes sont grands d'origine. »

 

 La grande taille était-elle un sujet 
 de discussion dans ta famille ? 

Alexandre Cressiot : « Non pas en famille. C'était surtout hors du foyer qu'on me rappelait sans cesse que j'étais très grand et pas avec bienveillance mais plutôt avec des moqueries, que ce soit de la part de mes profs de l'époque, de mes camarades ou simplement en passant dans la rue.  
À Paimpol, où j'ai grandi, j'étais un peu un OVNI. Le seul grand qu'on voyait passer en ville. Les gens me regardaient tout le temps avec curiosité. C'était très complexe et difficile à gérer quand on est un ado hypersensible. En aucun cas ma grande taille n'était une fierté pour moi, c'est venu très tard dans ma vie, vers l'âge de 35 ans. 
»


 Quel élève étais-tu ? 

Alexandre Cressiot « Je n'étais pas bon. L'école n'était pas faite pour moi. J'ai eu un vrai problème avec le système éducatif. J’étais très lent et me laissais rapidement submerger par le stress.
Dans les années 80, les profs n'étaient pas tous sensibles ou sensibilisés à la nécessité d'être parfois plus attentifs ou pédagogues avec certains élèves. Il y avait un programme scolaire à suivre, soit on comprenait, soit on était mis de côté. J'ai eu des profs heureusement bienveillants, mais aussi d'autres qui se défoulaient sur moi : "Le Grand dadet, le Géant vert ...", ça faisait rire la classe. Enfin, je ne vais pas vous la faire, ces brimades vous les connaissez sûrement ! ... 
Durant trois ans au collège, j'ai aussi été harcelé par une bande de garçons du lycée d'à côté, qui sur le chemin entre le collège et chez moi, s'amusaient à me suivre, m'intimider, m'insulter, me défier. Aujourd’hui, il m'arrive de les croiser encore à Paimpol. Ils viennent vers moi me saluer, je leur réponds poliment, avec le sourire. Je préfère considérer que c'est le passé, que le sujet est clos. 
Donc pour ce qui est de ma scolarité, je ne l'ai pas très bien vécue. J'étais catalogué comme un élève en échec scolaire.
 »

 

 Tes parents étaient-ils au courant 
 de ce harcèlement ? 

Alexandre Cressiot : « Non, je ne leur en ai jamais parlé. J'aurais dû. Ma mère l'a appris dernièrement en lisant une interview de moi. Elle m'a demandé pourquoi je ne lui en avais pas parlé, pour comprendre.
Enfant, j'étais très solitaire, silencieux. Je ne voulais pas lui en parler car, dans mon esprit, je voulais pas embêter mes parents avec ça, être une source d'angoisses en plus dans leur quotidien. Ma mère m'a dit que j'aurais dû. Et c'est vrai, qu'avec le recul, j'aurais dû, j'aurais dû ... Et elle a raison car ça laisse des traces encore aujourd'hui. Donc, message aux plus  jeunes qui liront cette interview : si vous êtes victime de harcèlement, il ne faut pas hésiter à en parler à un adulte ou à quelqu'un de confiance pour que ça s'arrête, vraiment.
 »

 

 Ta passion pour les mangas est 
 née durant ton adolescence ? 

Alexandre Cressiot : « Les mangas, j'avais 7 - 8 ans. C'était en 1988. Il y a eu la première diffusion en France de "Dragon Ball", dans l'émission télévisuelle mythique pour enfant "Le Club Dorothée", je suis devenu tout de suite accro aux personnages du talentueux Akira Toriyama ! Son Goku était le héros de mon enfance. Toujours vaillant, il s’entraînait toujours pour être plus fort, pour dépasser ses limites, sortir de sa zone de confort. Il prônait des messages de paix et de tolérance, cela m'inspirait, me réconfortait, me permettait de m'évader, d'oublier mes soucis.
Dans ma chambre, j'avais des posters de ces personnages que je prenais soin d'aligner parfaitement aux murs. Chaque jour, je dépoussiérais mes collections de mangas. C’étaient des rituels dont j’avais besoin pour être bien, presque des TOC. J'étais, oui, déjà un "maniaque" du ménage !
Parmi mes tatouages, on retrouve Bulma, Krilin, Kame Sennin (Tortue Géniale), la capule magique qui permettait de faire apparaître une maison, un avion, etc,  le radar qui sert à détecter les fameuses "dragonballs" ... Je les ai tatoués car ils ont tous une signification pour moi. Sinon, question manga, j'aime aussi "Bleach" de Tite Kubo et One piece d'Eiichiro Oda. Je suis intarissable sur la culture manga !
»

 Alexandre ... "pour-quoi-le-bas-ket" ?!! 
 Le foot, le hand, le volley sont 
 également des sports plutôt 
 favorables à la grande taille. 
 Alors, pourquoi ?!! 
 T'es grand, tu fais du basket ?!!

 

Alexandre Cressiot : « Alors ... À 12 ans, je mesurais 1m70 j'étais très maigre, vraiment pas musclé, rien à voir avec aujourd'hui. Je n'étais pas bien dans ma peau, mais mon père, comme je l'ai dit, m'a très tôt mis au sport. J'ai fait du karaté, de la natation, des sports plutôt persos, individuels. Il faut préciser qu'à Paimpol ... il n'y avait pas non plus tellement de choix au niveau des clubs de sport ... Concernant le basket, puisque c'est la question (rires), j'ai commencé à jouer vers 13 ans. Dans les années 90, la culture du basket a déferlé en France et heureusement, comme étonnamment, énormément en Bretagne. Michael Jordan est de-ve-nu "mon idole", vraiment. Shawn Kemp, Penny Hardaway, Karl Malone, Zo Morning ... sont aussi des noms qui résonnent en moi. Je me baladais en permanence avec ma balle dans les mains, que ce soit pour aller chercher du pain en ville ou pour faire le trajet à pied vers l’école ... j'étais tout le temps en compagnie de ma balle. »

 

 C'est un vrai engouement, alors ? 

Alexandre Cressiot : « Oui, j'étais passionné (je le suis toujours). Je me souviens qu'avec mes copains, on se levait la nuit pour regarder les matchs à 3 heures du matin sur Canal+. À chaque fois, on attendait avec impatience les commentaires de Monsieur Georges Eddy ! Quand, j'y repense maintenant, mais mes vrais potes, aujourd'hui, ceux qui sont les plus proches, sont ceux avec qui je jouais au basket ado. »

 

 Que t'as appris ou apporté le basket ? 


Alexandre Cressiot : « Le basket, c'est tout d'abord le sport qui me permettait clairement de m'évader, c'était une échappatoire à l'école, puis une motivation pour sortir de chez moi. Grâce à ce sport, je m'épanouissais. Le jeu m'a appris que mon corps était capable de possibilités techniques et de styles pas à la portée de tous. Ma grande envergure se révélait alors être un atout, j'étais un atout pour mes coéquipiers. Il y avait un vrai esprit d'équipe, j'étais le plus grand, mais j'étais des leurs, on se soutenait. » 

 

 Et le basket, c'est également une belle   aventure familiale, née de l'audace et  de la ténacité de ton père Claude ? 

Alexandre Cressiot : « Oui, à Paimpol, débuts des années 90, enfant, comme adulte, il fallait se rendre dans des communes plus grandes comme Saint-Brieuc, pour avoir plus de choix au niveau des clubs de sport. En 1995, mon père a soumis au maire de l’époque son projet de club de basket. Ce dernier lui a dit ok, mais tu te débrouilles. Mon père y a cru, a mis son énergie et a réussi. Grâce à lui, L'Elan Basket Paimpolais a vu le jour. Aujourd'hui, c'est un club reconnu au niveau départemental. »

 

 Tu joues encore aujourd'hui ? 

Alexandre Cressiot : « Non, c'est devenu pour moi un loisir occasionnel entre potes. J'ai des problèmes de dos et subit beaucoup d'opérations que je ne peux pas, du fait de mon gabarit, prendre le risque de me blesser à cause d'une collision ou d'une mauvaise chute toute bête. Par-contre, je fais énormément de musculation pour me maintenir en forme. »

 Parle-nous de ton premier métier : 
 cuisinier 

Alexandre Cressiot : « À la fin de la 3ème, j'ai 15 ans et je suis considéré comme un élève en échec scolaire. Alors quand s'est posée la question de mon orientation, on a choisi pour moi de me faire entrer en apprentissage pour que je puisse apprendre un métier "manuel". Mon père et mon parrain ont influencé mon choix vers la cuisine. Ils m'ont motivé et beaucoup soutenu par la suite. »

 

 Ce métier ne t'attirait pas 
 plus que ça ? 

Alexandre Cressiot : « Non car à l’époque, l’apprentissage n’était pas mis en avant, médiatisé comme aujourd’hui et donc pas valorisé et valorisant ; c’était clairement une voie de garage que l'on m'imposait. 

À 17 ans, quand on me demandait ce que je faisais, j'avais honte de répondre que j’étais cuisinier. Aujourd'hui, l'image de la profession a beaucoup évolué positivement. Même si le monde de la cuisine reste un métier très dur moralement. Il y a beaucoup de pression, parfois même de grosses tensions entre les personnes quand c'est le rush. Il y a aussi énormément de fatigue liée aux horaires pas forcément fixes. C'est d'autant plus le cas pour ceux qui passent par la case saisonnier ; j'en ai moi-même fait l'expérience à mes débuts. »

 

 C'est un métier dur moralement, 
 mais également physiquement, 
 être de grande taille n'aide pas non plus ?
 

Alexandre Cressiot : « Quand j'ai commencé à 16 ans, je mesurais déjà 1m95. Les plans de travail actuels font environ 90 cm, mais à mes débuts, ils étaient plutôt à 80 cm du sol. J'étais tout le temps courbé, j'avais tout le temps mal au dos. J'ai d'ailleurs eu plusieurs opérations d'hernies discales. Je me suis rendu compte trop tard de la nécessité de prendre réellement conscience et soin de son corps. La proprioception professionnelle fait vraiment partie des choses élémentaires à acquérir en premier, quel que soit le métier. Pour ma part, j'avais tendance à répéter l'erreur de soulever des caisses sans plier les genoux. Le dos trinque inévitablement.  Sinon, pour travailler avec un peu de confort entre guillemets, mon astuce était de glisser une caisse en polyester sous ma planche de découpe pour gagner 20 cm.
(court silence) J'ai également vécu longtemps un sentiment de culpabilité, à mes débuts, car dans les cuisines des petits restaurants dans lesquels j'ai travaillé, notamment à Paris, il y avait très peu d'espace. Et ... je prenais beaucoup de place et on me le reprochait ouvertement ! Par exemple, pour accéder aux frigos, qui se trouvaient sous les plans de travail, mon corps plié en deux prenait au moins 1m50 de largeur dans l'allée qui menait aux fourneaux. Je coupais malgré moi souvent le passage, gênais la fluidité de circulation des collègues. Quand c'était le rush, ça les agaçait clairement ...  Et quand, en cuisine, le rythme ne suivait pas, on disait que c'était la faute du "grand", pour se dédouaner. J'étais le bouc émissaire idéal, le souffre-douleur. Rien qu'au niveau de la tenue, j'avais l'air d'un clown ! Tout était trop court ; je n'avais pas les moyens de m'acheter un uniforme sur-mesure. Et chaque jour, il y en avait un qui me chambrait là-dessus.
Clairement, à mes débuts, on se foutait de ma gueule tout le temps. J'ai travaillé dans des cuisines, oui, où l'ambiance était brute, même très "con" on va dire.
 »

 


 Pour autant, tu as gardé le cap et monté brillamment les échelons. De commis, à chef de partie, puis   second de cuisine dans des grands   restaurants, tu as fini par devenir chef   à ton tour. C'est un beau parcours ! 

Alexandre Cressiot : « Oui, j'ai persévéré ! Ma famille m'encourageait. J'ai eu l'opportunité et la chance même de travailler et d'apprendre auprès de grands chefs.
À 30 ans, je suis devenu moi-même chef. La vie parisienne m’a pas mal changé. J’ai gagné en assurance et je suis devenu très sociable. C'est vers 35 ans que je n'ai plus pensé ma grande taille comme un handicap. Elle était même devenue un atout. J'ai donc exercé le métier de chef pendant 10 ans pour le restaurant d’entreprises d'une multinationale, dont le siège se trouve à la Défense à Paris. C'est assez la classe. Je faisais bien mon travail, la reconnaissance des clients était là, ma cuisine était très appréciée, je gagnais ma vie.
Et pourtant ... et c'est paradoxal, au fond de moi, je continuais à ne pas être véritablement épanoui dans ce que je faisais ... Je n'avais pas de réel plaisir, dans le sens d'avoir le sentiment d'un accomplissement personnel.
 »  

 

 Le sentiment qui fait que l'on se sent 
 en adéquation avec soi-même ? 

Alexandre Cressiot : « C'est ça. Le sentiment qui fait aussi que, dans le regard et le jugement que les autres portent sur vous, ils perçoivent d'emblée la vérité et l'exigence que l'on a de soi envers soi et aussi ce que l'on a envie de rendre aux autres. »


 Le besoin d'un changement de vie 
 se ressent profondément ? 

Alexandre Cressiot : « Oui. Cela faisait plus de 20 ans que j'exerçais ce métier. »

 Quel a été le déclic à 
 ce changement de vie ? 

Alexandre Cressiot : « C'est l'annonce, en 2018,  d'une 3ème opération pour mes problèmes d'hernies discales qui a déclenché une grosse remise en question, le besoin de me poser et de réfléchir sur ma vie, sur ce que j'aimerais vraiment faire, quel métier, quelle potentielle reconversion professionnelle je pourrais engager.
J’ai alors passé un bilan de compétences qui a fait ressortir ma fibre de formateur, ma capacité à transmettre ... et c'était top car j'ai toujours imaginé, eu envie de devenir un jour formateur, mais après, entre "je sais faire" et donc "je sais faire faire", ce n'est pas du tout la même chose.
Je me demandais si je pouvais être capable d'y arriver car manager quelqu'un n'est pas donné à tout le monde en fin de compte. J'en ai fait l'expérience à l'école, puis dans ma carrière derrière les fourneaux. Beaucoup de chefs de cuisine savent faire les choses, ils ont un talent indéniable, un réel "savoir-faire", mais ils n'ont pas le "savoir-être pour savoir faire faire".
Malgré ce doute, comme j'avais vraiment le sentiment d'avoir fait le tour de ma carrière culinaire et que j'en avais 'plein le dos', c'était le cas de le dire, j'ai décidé à 38 ans, de sortir de ma zone de confort.
J'ai passé un master en ingénierie de formation et ingénierie pédagogique pour devenir formateur consultant. Et ce master, je l'ai obtenu, d'ailleurs, avec les félicitations du jury !
»

 

 Tu as dû éprouver un vrai sentiment
 de fierté d'avoir à la fois osé 
 et
réussi ?! 

Alexandre Cressiot : « Pour moi, c'était une première victoire. Mais elle n'aurait peut-être pas eu la même valeur, si la personne qui m'avait fait passer mon bilan de compétences, n'avait pas mis au jour mon 'hypersensibilité'. 

Aujourd'hui, être "HPI" fait partie du vocabulaire ; ça parle aux gens. Ce jour-là précisément, j'ai eu la chance de tomber sur cette femme qui était l'une des premières en France à s'intéresser à des gens comme moi.

Elle m'a fait passer des tests, des trucs de logique, etc. Quand elle me les a présentés, j'ai tout de suite pensé qu'ils allaient être insurmontables pour moi ... À l'école, j'étais archi nul en math, je me tapais des 3,5/20 !

Et en fait non, je les ai réussis. Ce jour-là, j'ai découvert que je n'étais pas "bête", comme on me l'avait toujours fait comprendre. J'ai juste "un-cer-veau-qui-rai-son-ne-dif-fé-rem-ment". Ma logique est différente, ma méthode d'assimilation est différente et ma sensibilité ... aussi. Et là ... l'horizon s'est éclairci, beaucoup de choses se sont ouvertes en moi, tout s'expliquait ... »

 

 C'était le premier jour du reste 
 de ta vie ! ... 
 Ce jour-là, tu as reçu les clefs pour 
 comprendre tes émotions et tes 
 réactions vécues lors de ton enfance,
 de tes expériences pros, etc. 

Alexandre Cressiot : « C'est ça. Et c'est un chamboulement. Quand on se redécouvre, tout prend une autre dimension, tout change, la confiance en soi se produit, on a une autre manière d'utiliser notre cerveau. »

 

 Nouvelle confiance en toi, 
 les "planètes s'alignent" et tout 
 s'enchaîne assez vite. 
 Tu vas faire plusieurs rencontres
 successives déterminantes ... 

 Aujourd'hui, tu exerces plusieurs
 métiers, coach en tâches ménagères
 à la télévision, auteur de deux livres 
 de recettes pour réaliser un ménage 
 éco-responsable et, en coulisses, 
 tu es aussi consultant - formateur
 en  hygiène domestique ... 

Alexandre Cressiot : « Et créateur de contenus sur Instagram et TikTok ... Oui, et tout ça c'est le fruit de concours de circonstances, j'ai été là au bon moment. Mais j'ai surtout rencontré des gens qui m'ont fait confiance parce que mon parcours professionnel et ma réelle expertise du métier les ont séduits et convaincus. »

 Qu'est-ce qui te plaît dans cette nouvelle vie ? 

Alexandre Cressiot : « Ah ... Ce qui me plaît par-dessus tout, c'est que je me sens "utile". Je milite pour l'éco-responsabilité et l'éco-citoyenneté, je prône le bon sens ! Qui, aujourd’hui, peut encore avoir bonne conscience de vider un bidon de déboucheur dans son lavabo, alors qu’il existe des produits naturels, non polluants, et tout aussi efficaces pour y parvenir ?
Que ce soit par mes livres, à la télé ou sur mes réseaux sociaux, j'ai la possibilité d'atteindre et de les sensibiliser les gens sur des actions simples à mettre en œuvre pour préserver notre environnement et notre santé. Mon discours est un peu "d'utilité publique", entre guillemets ! ... (rires)
»

 

 Avec le département des Côtes 
 d’Armor, tu interviens auprès d'élèves 
 de 6ème, 5ème, 4ème et 3ème pour 
 débattre avec eux de la protection de 
 l'environnement, le ramassage des 
 déchets et leur revalorisation, mais 
 également sur les inégalités femmes - 
 hommes. Tu souhaites nous en dire 
 un  mot ?... 

Alexandre Cressiot : « Oui, car c'est une grande fierté pour moi, vraiment ! J'ai choisi de m'impliquer dans ces rencontres car, dès le départ, le département a clairement exprimé son objectif d'assurer un suivi des actions qu'il  mène auprès des collégiens ; et je trouve cette volonté d'investissement géniale !
C'est un honneur de pouvoir sensibiliser les jeunes générations, de débattre avec eux, de partager mes connaissances et mes retours d’expériences. Les enfants sont très à l'écoute, les échanges sont riches. Ils prennent conscience des choses. Les inégalités sont un sujet qui les touchent et surtout ils retiennent qu’on peut tout faire si on s’en donne les moyens.
»

 

 Y-a-t-il beaucoup de choses à 
 faire sur ces sujets ? 

Alexandre Cressiot : « Alors ..., pour la défense de l'environnement, c'est un sujet qui fait consensus. Les enfants se sentent tous impliqués, sont force de propositions et montrent leurs futurs engagements en tant que citoyens.
Par-contre, en ce qui concerne les inégalités femmes / hommes, pour déconstruire les clichés, il y a plus de boulot. Je leur explique, leur démontre, que faire le ménage, la vaisselle ou le linge ne sont pas des corvées genrées. En tant qu’homme, j’assume le fait de faire le ménage, de porter des gants roses !
Ce qui est frappant dans ces rencontres, c'est que les idées reçues ne sont pas les mêmes entre des élèves d'une commune de 7000 habitants en pleines terres agricoles, par exemple, et une agglomération de 45 000 habitants comme Saint-Brieuc. Il y a une vraie disparité. Dans les villages, parmi les enfants, les trois quarts des garçons savent déjà qu'ils reprendront l'exploitation familiale et un quart des filles, elles, ne se voient pas avoir une autre vie que femme de fermier.
À aucun moment, ces dernières ne se sont projetées un avenir autre que de se marier avec un agriculteur et de s'occuper des tâches ménagères.
Nos échanges permettent aux enfants de concevoir qu'un schéma de vie, autre que celui de leurs parents et aïeux, est possible.
 »

 

 Il doit y a voir des moments magiques, des pépites ?!... 

Alexandre Cressiot : « Oh oui, il y en a ... et puis, je suis aussi ému de recevoir pas mal de messages sur Instagram des élèves avec qui j'ai échangé "monsieur, vous m'avez dit ça l'autre fois, j'ai fait ça depuis, j'ai fait ci" ... je trouve ça génial. Ces messages me rendent fier. Mais c'est des messages pour tout un tas de trucs. Je me souviens avoir discuter avec une jeune fille dont le rêve secret était de faire du judo, mais elle n'osait pas car il n'y avait que des garçons, alors elle y renonçait. Je l'ai encouragé à se dépasser et d'au moins essayer pour qu'elle se fasse une vraie idée. Quelques semaines après, elle m'a envoyé un super message sur les réseaux "merci monsieur, je suis allée au judo pour voir et j'ai aimé ..."
Voilà, ça... Ça me rend hyper fier ! Lorsque l'on veut quelque chose, il faut se donner la peine d'essayer car dans tous les cas, on sera récompensé tôt ou tard, de quelque forme que ce soit. Il faut se donner les moyens de croire en soi pour croire en soi.
 »

 Est-ce que la "notoriété" a changé 
 beaucoup de choses dans ta vie ? 

Alexandre Cressiot : « La notoriété m'enseigne de "surtout rester moi-même" pour ne pas me perdre. Je vis en Bretagne où j'ai mes racines. Les gens d'ici me connaissent et réciproquement. Je mène une vie extrêmement simple, qui me correspond et me convient parfaitement. Je suis en adéquation avec moi-même. Il n'y a rien de bling- bling dans ma vie. Sur les réseaux, je suis d'ailleurs mesuré sur le contenu que je diffuse concernant ma vie privée. Je montre des moments de vie simples, des promenades, des séances de sports, les coulisses de tournages. Rien de sensationnel ou de fake. »

 

 Avis aux voyeuristes !!! 
 Vous serez déçus ! 

Alexandre Cressiot : (rires) « C'est exactement ça. »

 

 Tu reçois beaucoup de sollicitations ? 

Alexandre Cressiot : « Énormément, énormément de sollicitations de gens qui m'envoient des messages d'appels à l'aide. Ils me voient à la télé et pensent que je peux entrer dans leur vie pour les aider. Cela m'affecte beaucoup car il m'est impossible de répondre à toutes ces demandes. C'est parfois oui, très prenant au niveau de la charge émotionnelle. Audrey, ma compagne, m'aide beaucoup à gérer cela. Elle travaille d'ailleurs avec moi maintenant. »

 

 Tu collabores avec des marques ? 

Alexandre Cressiot : « Très, rarement. Audrey le sait, on pèse le pour et le contre ensemble. Lorsqu'il m'arrive de présenter des produits, c'est parce que les valeurs de ces marques sont en adéquation avec celles que je défends. Clairement, avoir la vie d'un influenceur en mode "panneau-publicitaire" déconnecté de la vraie vie et vendre de la m*****, ne m'attire absolument pas. »

 

 Tu habites en Bretagne. 
 Pour tes déplacements pros, 
 tu prends régulièrement le train. 
 On sait tous que niveau confort,
 c'est plutôt synonyme d'un périple 
 annoncé... Si tu t'aperçois que des 
 gens te reconnaissent, comment tu le gères ? 
 Tu essaies de te faire discret, de 
 t'assoir le plus droit possible quitte à 
 être mal assis ou ...? 

Alexandre Cressiot : « Ah non non non ! ... Bon, avant que je n'assume ma taille on va dire, le regard des gens c'était un vrai complexe bien sûr, mais avec le temps, pour le coup, mon côté très "nature peinture" en privé a pris le dessus (rires). 

En général, je réserve moi-même mon billet de train et je choisis la première classe car il y a un peu plus de place pour les jambes. Mais quand je n'ai pas le choix et que je dois voyager en 2ème classe et surtout quand je dois partager les espaces en 2 x 2 places en face à face, je me présente direct debout face aux les gens, avec le sourire, leur expose "la situation de taille" et m'arrange avec eux pour qu'on place nos jambes !

Reconnu ou non, les gens sont bienveillants, ils prennent ça bien et avec un sourire tout passe !
Non, il n'y a jamais de problème à ce niveau-là.
Après, il y a aussi le "mood" du jour qui entre en compte, c'est vrai que les fois où je suis fatigué, j'ai un peu moins envie de prendre les choses avec le sourire, mais je fais l'effort, prends sur moi. Mais vraiment ça va, ça se passe toujours bien. »

 

 Et ... chez toi ? On est curieux ... 
 As-tu réaliser des aménagements 
 pour ton confort et lesquels ? 

Alexandre Cressiot : « MON-LIT ! Quand j'étais apprenti à Paris, je dormais à même le sol sur des futons japonais, c'était pas très confortable au final. Sinon, comme tout grand, j'ai aussi longtemps dormi dans des lits avec les pieds dans le vide. Mais aujourd'hui, c'est bien fini, à la maison, je privilégie mon confort avant tout ! Mon lit est grand et également surélevé, ce qui est un vrai confort pour se lever.
Sinon ... Ah oui ! J'ai choisi mon canapé avec une assise profonde de telle sorte que mes fémurs reposent dessus et que je puisse avoir les jambes bien droites. Bon ... pour ma chérie, pour le coup, ce n'est pas la même chose, ces pieds ne touchent pas le sol ... Elle fait 1m55 (rires).
Dans la cuisine, le plan de travail est à 95 cm. Là aussi, Audrey s'y est adaptée ; c'est elle qui s'adapte à mon mobilier en fait ... mais ça ne la dérange pas, alors ça va.
Enfin, comme on bosse ensemble, on a installé un plan de travail haut à 1m10 avec des chaises hautes, c'est un choix pour le coup qui nous convient à tous les deux.
»

 Télévision 

Emission "Cleaners, les experts du ménage" sur la chaîne de télévision TFX.

 

 En librairie & sur les sites 
 e-commerces spécialisés 

Aux éditions Leduc : "Ne jetez plus l'éponge" et "Les recettes prodigieuses du viking du ménage", paru en octobre 2023.

 Instagram officiel 


 

 

 Remerciements 

Merci, Alexandre, d'avoir accepté cette interview et autorisé à utiliser tes photographies pour l'illustrer. Et merci Audrey de ta collaboration 😉

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