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1MÊTRE90 > L'interview d'Édouard Deloignon

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interview - portrait

Publiée le 30 août 2024.

Édouard
Deloignon,
auteur, comédien & humoriste 'standuper'

Édouard Deloignonauteur, comédien
& humoriste 'standuper'

Édouard Deloignon est un auteur, comédien et humoriste 'standuper' français, actuellement en tournée avec son spectacle "Édouard Deloignon grandira plus tard", dans lequel il raconte ses jeunes années en Normandie jusqu'à sa présence sur les planches aujourd'hui.

 

Pour 1MÊTRE90Édouard a accepté de se confier un peu plus sur son parcours, au travers du vécu de sa grande taille : 1m97. 

 

Retour sur son enfance d'une tête de plus, la naissance de sa vocation et le 'mindset' qu'il s'est forgé au fil de ses expériences.


Confidences également sur les intenses émotions que lui procurent la scène et ses interactions avec le public.

«

Sur scène, on se sent comme dans une bulle, on est dans notre truc, en osmose avec le public. T'entends les rires qui te donnent de la force, c'est un ping-pong de "Love" et de force avec les gens !...

 

C'est beaucoup - beaucoup d'amours, d'adrénaline, d'endorphine,
de dopamine … 
Comme après un match (…), on en sort lessivé.

 

Le spectacle en lui-même me donne une force qui dure souvent
2h-3h après encore.

»

enfance

 Quel enfant, élève étais-tu ?... 

 

Édouard Deloignon : « À l'école, je n'étais pas le meilleur élève, j'avais 10-12 de moyenne. J'étais toujours très calme, très bien, très poli, oui très poli, très carré. J'étais un élève "tranquille" qui pouvait toujours mieux faire … Assez réservé, timide, mais déjà blagueur. Les profs m'aimaient bien. Je n’étais pas un perturbateur, mais je faisais des petites blagues pour les faire rire. Détendre le ou la prof qui arrivait le visage fermé, c'était mon truc. Mes potes aussi l'avaient compris et me cherchaient généralement du regard, comptaient un peu sur moi, pour que je trouve le bon mot, pour que je trouve un truc à dire pour détendre l'ambiance, histoire de ne pas se manger une interro pas prévue ! Tout passait par de l'humour bienveillant, c'était déjà de l'impro finalement, mais jamais méchant. Je me suis aussi aperçu que prendre la parole me rendait service … Je pouvais un peu entourlouper les profs !... (grand sourire) J'ai toujours été délégué de classe, de la 6-ème à la terminale ; je m'étais dit que si j'étais présent lors des conseils de classe, je serais là pour me défendre où cas où il se dise quelque chose sur moi … Et puis je trouvais cool d'être dans les petits papiers des profs, de vivre des trucs secrets au collège, au lycée … 
Pour les oraux du BAC, je me rappelle avoir été très à l'aise aussi. À la fac, j'étais toujours un peu fainéant, calme, mais toujours blagueur. Après, je n'ai jamais usé de la parole avec des volontés de revendication ; je n’allais pas aux manifs qui consistaient à bloquer les portes d'entrées de la fac par exemple, ces jours-là j'en profitais pour rester au lit et faire la grâce matinée ! »

 

 

 D'où tiens-tu ce sens de l'humour, de tes parents ? Mère coiffeuse et père chauffeur de taxi, des anecdotes de la journée qu'ils racontaient le soir ?... 

 

Édouard Deloignon : « Oh non, mes parents sont des gens très simples, très discrets, ils ne racontaient pas leurs journées. Mon père est en réalité chauffeur de taxi pour des personnes en situations de handicap, on habitait dans un village en pleine campagne. Son quotidien c'est le film d'Artus. Le respect de la vie des gens et la tolérance sont des valeurs qu'ils m'on inculquées. D'ailleurs dans mes spectacles, je ne me joue jamais du physique des gens ; je ne joute pas là-dessus, mais sur leur job, leur situation sociale, amoureuse, sur les relations qu'ils cherchent, là oui. L'objectif est de créer des échanges, des interactions et non de braquer les gens !
Mais mes parents sont tous deux très drôles, ils aiment faire des blagues. Il y a toujours eu une grande place pour l'humour à la maison. Quand j'avais 7-8 ans, ils me donnaient une perruque et me mettaient en avant lors des réunions de famille, oui ils me mettaient en avant. La bienveillance dans l'humour vient d'eux ; ce sont des gens simples et ils m'ont élevé pour que je le sois aussi. Rester humain, savoir d'où on vient et se dire que si tu es en bonne santé, à aucun moment tu n'as le droit de te plaindre de ta situation. » 

 

 

 

 Et en dehors de l'école, tu as joué au basket, en club, de tes 10 ans à tes 25 ans : pourquoi le basket, Édouard ?! T'es grand, tu joues au basket ?! 

 

Édouard Deloignon : « En classe, j'étais calme, par-contre, rester assis longtemps, je trouvais ça très chiant !... J'avais besoin d'activité, de bouger. J'étais très sportif. Avec les copains, on jouait tout le temps au foot à la récré. Mes parents m'ont inscrit assez jeune à l'UNSS. Le lundi, on jouait au foot, le mardi c'était basket, tel jour, c'était le hand, etc. J'ai commencé à vraiment m'intéresser au basket à 10 ans. Ma passion est venue d'un voisin de deux ans de plus que moi avec qui je jouais comme ça. Il m'a fait découvrir ce sport et j'ai aimé. J'ai alors joué pour le club de Montville Houppeville Basket, on a fait un double champion de France … J'étais le plus grand du club !... Et pour le basket, là aussi, j'étais très impliqué et appliqué à l'entraînement, lors des matchs … » 

 


 Tu viens de nous dire que tu étais le plus grand du club. À quel moment as-tu pris conscience de faire une tête de plus ? 

 

Édouard Deloignon : « À la maternelle, j'ai constaté que j'étais le plus grand de l'école, puis au collège, tout le monde m'a rattrapé, donc j'étais grand, mais normal finalement, comme les autres. Au lycée par-contre, j'ai pris 10 cm par an, je suis devenu très grand par rapport à tout le monde. Pourtant, je me sentais bien, je ne me rendais pas vraiment compte que j'étais si grand. En fac de sport ensuite, j'étais entouré de grands donc ça ne m'interpellait pas. À vrai dire, je me suis rendu compte, pris réellement conscience de ma grande taille assez tard, quand je suis arrivé à Paris vers 22-23ans. Oui, c'est vraiment à 23-24 ans que j'ai perçu le regard des autres sur moi. Là j'ai bien vu que j'étais très très grand par rapport aux autres. À Paris, tout est petit, cossu, les théâtres, les lieux où il y a de la foule. En Normandie, j'avais de l'espace, donc avant je ne me rendais pas compte. »

 

 

 Et, est-ce que, enfant, la grande taille était un sujet de conversation en famille ? 

 

Édouard Deloignon : « Non car je n'en ai jamais souffert, je ne l'ai pas vécue comme un problème ou, peut-être si, pour m'habiller dès l'entrée en classe de seconde (j'en parle dans mon spectacle). Quand on allait à la piscine, j'étais un peu mal à l'aise avec mes grandes jambes alors pour dévier l'attention dessus, je déconnais volontairement, je faisais ma danse du ventre, montrait mes côtes, j'en rajoutais fois 1000, je bougeais tout le temps ! Je faisais des sauts, je faisais des blagues avant qu’on en fasse sur moi. Je n'ai pas de souvenir ado d'avoir été malheureux, d'être différentes des autres et ma famille est tellement bienveillante, j'ai été élevé comme ça. Un chose est sûr c'est que je préfère être le plus grand que le plus petit ! »

métier 

métier

 Te rappelles-tu du jour où tu as eu le déclic, où tu t'es dit je veux faire ce métier, c'est ma vocation ? 

 

Édouard Deloignon : « Le déclic, je l'ai eu à 15 ans. J'ai vu un spectacle de Franck Dubosc. J'ai été conquis par son style, par son jeu, par ce qu'il faisait sur scène et la manière dont il le faisait. J'ai eu envie de faire comme lui, de vivre ça, cette vie. (silence) 
Je me suis toujours dit que j'allais avoir, et que j'avais envie d'avoir, une vie différente de celle de mes potes, de mes parents. J'ai toujours ressenti quelque chose en ce sens en moi. Jamais le monde du spectacle ne m'a fait peur, je n'ai pas eu d'appréhension à vouloir me lancer. 
Quand je suis entré au Club Med pour y bosser à 21 ans - pas à l'année, mais pour la saison estivale - je n'avais jamais posé le pied sur scène de ma vie. J'étais en compagnie de Jérémie Tavernier avec qui j'ai fait le Cours Florent. Dès le 1er jour on m'a mis dans le bain, on m'a dit, à 18h tu vas à tel endroit, tu t'habilles avec ça et tu joues un prince devant les enfants … J'ai dit "ouais, mais je dis quoi ?" On m'a répondu "rien, tu fais juste ça et ça et tu t'amuses !" Comme les chefs de villages voyaient que j'aimais bien faire ce genre de trucs, ils me sollicitaient pour les spectacles, m'ajoutaient un passage, une réplique à dire dans leurs sketchs. J'aimais aussi la danse du village, mettre l'ambiance, j'ai kiffé faire ça !
C'est de cette expérience que j'ai tiré la conclusion que j'avais envie de me lancer, de franchir le pas. Mes parents je les aimais, mais je sentais aussi qu'il fallait que je les quitte, que c'était le bon moment sinon aujourd'hui je vivrais encore avec eux, dans mon village normand ! (rires) Je me suis inscrit au Cours Florent à Paris. 
Le 1er jour au Cours Florent, on nous a demandé, à tour de rôle, quelles étaient nos inspirations ? J'ai répondu Franck Dubosc, tous les autres ont rigolé, se sont foutu de ma gueule, en mode c'est qui ce plouc de province ? Ils ont tous cités des auteurs que je ne connaissais absolument pas ! J'ai dû tout apprendre, je ne connaissais rien et j'ai tout appris. J'ai joué du très classique comme du très contemporain. J'ai également joué des pièces dont je trouvais une inutilité forte … 
Ma vocation, je l'ai rencontrée lors de ma seconde année. Suzanne Marrot pour la citer - et il faut la citer - , nous a demandé de proposer un texte et de le jouer. Très sérieusement, j'ai préparé et joué mon texte ; elle m'a arrêté et dit : "Non mais, toi, Édouard, ce que tu aimes faire, ce que tu as envie de faire, c'est de faire marrer les gens, non ?!" 
J'ai alors suivi les cours d'improvisation et de mimes. Et là, je m'amusais énormément ! Je pouvais partir en folie, je vivais des sensations de digues ! Les meilleures sensations que j'ai pu éprouver en jouant au Cours Florent. Et puis, pour un grand, j'ai une bonne coordination, je danse plutôt pas mal - j'aime bien danser - , je bouge facilement (il fait une petite démo) J'ai aussi compris que des mouvements amples pouvaient être assez comiques, des outils comiques en plus. J'ai senti qu'il y avait quelque chose un peu "inné". Comme j'aime bien chanter aussi, je me suis essayé à la comédie musicale pour un spectacle intitulé "Vesoul" sur Jacques Brel. Cette voie aurait pu m'intéresser, mais au final je trouve le côté chorégraphié, millimétré trop sérieux, j'ai compris que j'avais besoin de plus de surprises, d'imprévus. Le stand up était le chemin qui me correspondait. »

 

 

 

 En tant que spectateurs·trices - on peut faire le parallèle avec les sportifs de haut niveau -, on ne voit que le résultat de ton travail lors du match / lors du show, mais on n’a pas forcément conscience du temps de préparation, du travail en amont ? Acceptes-tu de nous en dire un mot ? 

 

Édouard Deloignon : « C'est vrai, c'est du travail et j'en avais déjà conscience à ma sortie du Cours Florent. Dès le lendemain, le 2 juillet, je n'étais pas en attente ou en questionnement de ce que j'allais faire, j'étais direct dans un mode "Bon qu’est-ce que je dois créer pour vivre de ce métier ?". Je savais pleinement qu'une carrière c'est long à construire et que tout ne se fait pas tout de suite. Il faut travailler et retravailler en permanence. Quand j'ai débuté, les gens de mon entourage me disaient : "Mais pourquoi tu vas jouer devant 4 personnes ?!! " Pour moi, j'allais forger mon mental, apprendre de mes erreurs, travailler et retravailler autant de fois qu'il le fallait pour avoir des blagues qui fonctionnent. De même, quand j'échouais à des castings, je me disais "Ok, ce n’est pas grave, tu construis ton 'mindset', ça va venir"... Depuis le début, je me challengeais en me demandant comment j'allais réussir en survivant et en apprenant de mes échecs. 
C'est aussi des concessions quotidiennes à faire. J'ai des dates de spectacles programmées sur lesquelles je communique, mais en réalité, je joue sur scène tous les soirs. Chaque jour, je me rends en comédie club pour tester de nouvelles parties de mon spectacle, améliorer celles qui en ont besoin, je considère que c'est des salles d'entraînement. Je fais 10 minutes au Jamel Comedy club, 10 minutes au Fridge, 10 minutes au Paname Comédy club, … Je construis mon métier et ça nécessite de prendre le temps pour l'apprendre. Je "joue" au théâtre, je "joue" au basket, c'est le même verbe mais ils ont finalement ce point commun : l'entraînement. Le Comedy club permet de tester. Gad Elmaleh a 25 ans de carrière et pourtant des soirs, j'assiste à ses passages car il vient lui aussi pour se perfectionner, se renouveler, travailler. Kev Adams, idem. J'ai fait sa première partie, en tournée, dès qu'il a un moment de libre, il bosse ses sketchs. Tu apprends à déjouer les bides, retravailler les parties pas ouf. Ce choix de vie, de métier implique qu'il faut pratiquer constamment. Alors, oui, j'ai loupé des anniversaires, oui, je rejoins souvent mes potes pour dîner après minuit et demi … J'ai appris à vivre et à gérer ma vie différemment des autres parce que, dans ce que je vis quotidiennement, il y a un truc, quelque chose qui n'est pas palpable, sur lequel je ne saurais poser de mots, mais qui impose cela … Pour pouvoir le gérer, j'ai changé aussi ma manière d'être : je ne bois plus, je dors davantage, je sors peu ou pas. Comme un sportif, oui, pour reprendre le parallèle de ta question, chaque spectacle c'est mon match et je fais tout pour y arriver. »

 

 

 Dans ton spectacle, tu racontes ton parcours pro et ses péripéties ; as-tu déjà rencontré des difficultés ou des obstacles à cause de ta taille ?

 

Édouard Deloignon : « Oui … J'ai postulé à Disney où je devais endosser le rôle d'un prince, mais au final ça ne c'est pas fait car il y  avait un problème pour porter le costume prévu. Idem, pour le téléfilm "Flashback" de Caroline Vigneau, je devais jouer un garde Napoléon, mais il y avait un problème avec les pointures de bottes. Pour TF1, j'avais passé un casting pour une série du type enquête criminelle. J'étais retenu. Arrivé le jour J, j'ai le costume, je sais mon texte, tout va bien sauf qu'ils seront aperçu qu'il y a avait un problème de cadre entre moi et la personne à qui je devais donner la réplique - elle était beaucoup plus petite que moi -. Je voyais les membres de l'équipe du film parler entre eux et sentais bien un truc qui n'allait pas ; ils m'annoncé de but en blanc "Finalement, tu ne vas pas tourner, donne ton costume au mec de la lumière, il va faire le rôle à ta place." .J'ai trouvé cela très violent, brut, sans aucune finesse ! Je me suis dit "Ok, alors 1. Il faut être un bon comédien, 2. Il faut avoir la bonne tronche qui correspond au rôle et 3. Avoir la bonne taille !" J'ai été en PLS durant deux jours, putain merde !
Comme on l'a évoqué, j'ai grandi en pratiquant beaucoup de sports, dont le Basket. J'ai appris des défaites qu'on a vécues en Championnats de France, en Championnats d'Europe … La pratique du sport aide indéniablement à se forger un mental, à apprendre la résilience et la persévérance. Si je suis viré par une porte, je reviens par la fenêtre. Dans ma manière de voir les choses, j'ai toujours pensé que le temps fera son temps, dis que ces moments-là, désagréables ou douloureux à vivre sur l'instant me serviront un jour et ils m'ont servi. »

 

 

 Sinon, il se passe quoi sur scène, dans ta tête, et quand tu en sors ? 

 

Édouard Deloignon : « Sur scène, on se sent comme dans une bulle, on est dans notre truc, en osmose avec le public. T'entends les rires qui te donnent de la force, c'est un ping-pong de "Love" et de force avec les gens !... C'est beaucoup - beaucoup d'amours, d'adrénaline, d'endorphine, de dopamine … Comme après un match - toujours - on en sort lessivé. Le spectacle en lui-même me donne une force qui dure souvent 2h-3h après encore. La descente est très compliquée à vivre. Tu te retrouves seul d'un seul coup, t'as pas envie de dormir, dans ta tête, il y a toujours ce brouhaha des bruits entendus des spectateurs qui raisonne ; les rires, les applaudissements sont présents longtemps dans mon cerveau. Je repense à certaines parties du spectacle, à des réparties, aux interactions et à ce que je dois améliorer … C'est en continu. Dès la seconde où j'ouvre les yeux le matin jusqu'au soir au moment où je m'endors, mon cerveau me parle métier, écriture, ré-écriture, planning, etc. »

 


 Qu'est-ce qui te stresse le plus ? 


Édouard Deloignon : « Le remplissage des salles, gérer la promotion, etc. C'est du boulot. Après pour le reste, ça va. Je gère moi-même mes réseaux sociaux, je fais tout, ça me plait. Quand j'arrive pour "jouer", j'installe moi-même le trépied dans la salle pour les captations vidéos. Je fais moi-même les montages. Pendant les spectacles, je sens les moments où je me dis "Ça, ça va faire une belle vidéo !"; je perçois les choses à tirer pendant le jeu ! (rires) Maintenant, la plupart des gens qui viennent me voir en spectacle le savent, ils connaissent le truc et se lâchent, ça fait des bons moments. »

 

 

 As-tu un rituel ou une astuce que tu aurais mis en place pour ton confort sur scène ou en coulisse, 
 du fait de ton mètre 97 ? 

 

Édouard Deloignon : « Non, je suis simple, je prends la loge telle qu'elle est. Je n'amène rien. Sur scène, il me faut une bouteille d'eau, un tabouret / chaise haute et c’est bon. Après … Ah oui, c'est sûr, dans les théâtres, des bas de portes, j'en ai pas mal mangées et j'en mangerais encore, c’est des lieux cossus. Mais sinon, je n'ai pas de grigris, je suis dans mon truc …  (grand sourire) Dans l'histoire de ma vie … Je n'ai besoin de rien … ! »

fierté

 Aurais-tu un sentiment de fierté ou d'accomplissement à nos partager ? 

 

Édouard Deloignon : « Oh … De fierté ? Je vis de mon métier, j'ai la chance, de vivre de mon métier … C'est génial ! (pause) Je me rappelle du jour où mes parents sont venus assister à l'un de mes premiers passages, après 6-8 mois de scène, c'était dans un petit bar à Rouen. Jusqu'à ce jour-là, je leur disais que ça se passait bien, etc. Le jour J, j'ai compris qu'ils étaient présents, bon pour me voir, mais aussi parce qu'ils voulaient savoir si j'étais vraiment dans le vrai ou si je me mentais à moi-même. Ils stressaient pour moi. J'avais la chance que ce premier spectacle de stand up est été co-écrit et que je connaissais bien mes textes, donc je me sentais plutôt bien. Le fait est que les humoristes qui passaient avant moi se cassaient un peu, un à un, la figure. Après mon passage, mes parents m'ont dit "C'est ton truc, on est rassuré, vas-y !" Ce jour-là… Pff … C'était parti ! … Bon même si j'avais foiré, je n'aurais rien lâché et j'aurais continué ! (rires) Il faut dire que j'ai une facilité à avoir très vite des étoiles dans les yeux, je suis un enthousiaste. Mais ce jour-là, j'ai convaincu mes parents donc j'étais un peu fier. » (sourire)

 

 

 Si toutefois il t'arrive, certains soirs, pour 'x' raison de ne pas être plus motivé que ça à monter sur scène, 
 quel facteur ou événement inverse ce sentiment et te redonne l'envie d'y aller, parce que tu sais que tu aimes ça ? 

 

Édouard Deloignon : « Je suis déjà arrivé à plat, malade, fiévreux avant une entrée en scène et c'est la musique qui enclenche le tout. Dès que j'entends la musique, il y a un déclic qui se fait et j'y vais. Une fois à Toulouse, je n’étais pas bien du tout avant de monter sur scène, j'ai joué 1h30 bien, en en sortant j'ai vomi direct. J'avais entendu parler de la magie procurée par la scène, de l'énergie qu'on en dégage ; je le vérifie à chaque spectacle et ne vis que pour ça. Et puis, surtout je trouve dingue qu'il y ait des gens qui me disent avoir fait deux heures de route pour venir voir mon spectacle ?! Je suis obligé de leur rendre ça, d'assurer. »

en off

 Avant que tu ne sois médiatisé, les gens te regardaient certainement dans la rue parce qu'ils te trouvaient grand. Aujourd'hui, beaucoup te reconnaissent. Comment as-tu vécu ce basculement, cet autre regard porté sur toi ? 

 

Édouard Deloignon : « Le regard a changé oui, c'est encore un peu étrange parfois. Il y a aussi des regards différents selon les générations quand une grand-mère me porte un regard appuyé dans la rue, je comprends qu'elle jauge ma taille, quand c'est un jeune qui bip, je comprends, que c'est parce qu’il m'a vu en vidéo sur les réseaux. C'est un nouveau mode de fonctionnement avec lequel j'ai eu aussi à me familiariser. Un jour, mes parents avec moi dans la rue quand des gens m'ont arrêté, ça m'a fait autant bizarre qu'à eux. C'est un nouveau monde et on est des gens simples, alors ça nous surprend. Par-contre, quand on se balade avec Kev Adams, le regard est encore tout autre, tous les gens se focalisent sur lui ! Je suis alors encore le grand incognito qui fait partie du staff ! » (rires)

 

 

 

 Sur les réseaux sociaux, tu publies des captations de tes spectacles dans lesquelles on voit que tu te donnes à fond dans ce que tu vis : tu bouges, tu occupes l'espace, tu es en interaction avec le public, tu as une répartie de dingue … Et, a contrario, tu publies des  photos / portraits de toi où tu es calme, presque absent, comme si finalement on assistait au le seul moment où tu es en mode 'off' ? Pourquoi ? 

 

Édouard Deloignon : « Ah ?!... Tu vois ça comme ça, tu as remarqué ça ? ... C'est ma personnalité double ! (rires) Aujourd'hui, je suis redevenu quelqu'un de calme et ça me fait du bien. Avant, quand j'allais en boite de nuit avec mes potes, j'avais ce besoin d'exister, de faire le show, de me montrer. Aujourd’hui, je suis très heureux, j'ai trouvé mon équilibre, simple. Je n'ai plus nécessairement envie de bouger, plus besoin de me mettre en avant. C'est vrai quand on analyse les photos, pendant le temps de la prise de vue, je me concentre sur l'instant. Les shootings sont certainement les rares moments où je ne suis pas en réflexion, peut-être oui que je veux montrer que je suis calme aussi. »

 

 

 Quand 1MÊTRE90 t'a contacté pour cette interview, tu as répondu : "Trop marrant ce magazine ! Aidez moi à trouver des fringues à ma taille svp !! "


Édouard Deloignon : « Ah les fringues, oui … C'est tellement l'histoire de ma vie ! J'ai la flemme de faire les magasins … J'en ai trouvé deux-trois petits, je m'en contente. Ado, j'avais toujours des chemises et des pantalons trop courts. J'ai été élevé sans marques, donc je n'ai jamais été aveuglé par tout ça, donc je vais dans les enseignes les plus connues et cherche. Mais le problème, plus on monte en taille et plus on flotte dedans ! C'est très compliqué quand on est grand et fin comme moi. Mon astuce visuelle pour les vestes de costumes, par exemple, est que je les portes manches retroussées. »

 

 

 Sur scène tu portes principalement des vêtements noirs ?...

 

Édouard Deloignon : « Ça, c'est mon côté un peu dark ! » 

 

 Ton côté Peter Doherty


Édouard Deloignon : « Oui ! Mon idole ! Je l’ai déjà rencontré en vrai ! Il est grand lui ! Non, le noir, c'est parce que je bouge beaucoup, me dépense, donc je transpire. C'est la tenue la plus simple et pratique finalement. » 

 

 


 "Édouard Deloignon grandira plus tard", le titre de ton spectacle est a double sens … De grand à grand·e·s tu veux dire quelque chose ? 


Édouard Deloignon : « Ah Ah !!! Le conseil de grand à grand·e·s !... (rires) C'est facile à dire faire de votre taille une force, c'est "ba-teau" … ! Pour ma part, je me dis de relativiser ; j'ai toujours pensé qu'il vaut mieux être grand que petit, non c'est vrai ?!  Il faut se dire que si tu es en pleine forme c'est le principal, même avec cette grande taille, vis pleinement tous les jours et pratique l'autodérision, ça c'est un bon conseil ! »

 


 Nous réalisons cette interview début juillet 2024. Ça fait quoi, Édouard, de se dire "je sais où je serai le 13 novembre 2025", à savoir Toulouse ?  


Édouard Deloignon : « Toulouse est une salle immense … À la rentrée je vais m'attaquer aux grandes salles ! (grand sourire) C'est un nouveau challenge, une autre façon de jouer, de s'entraîner ! Là, ça va être c'est comme préparer un match de l'euro, l'enjeu est beaucoup plus élevé ! Je … Ouais … Une nouvelle étape dans ma vie ! »

actualité

Édouard publie très régulièrement des captations vidéos de ses spectacles et autres pastilles sur ses différents réseaux sociaux, que voici :

Instragram d'Édouard Deloignon    Facebook d'Édouard Deloignon    YouTube d'Édouard Deloignon   TikTok d'Édouard Deloignon

Pour connaître ses dates de spectacles et accéder à son podcast "Bordel organisé" , voici le lien vers la landing page qu'il tient à jour lui-même : snipfeed.co/edouard_deloignon

 

 Remerciements 

 

Merci, Édouard, d'avoir accepté cette interview et confié tes photographies pour l'illustrer 😉

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